Communiquer entre espèces pour faire face au prédateur : le cas des cris de harcèlement chez les passereaux
Auteur / Autrice : | Mylène Dutour |
Direction : | Thierry Lengagne, Jean-Paul Léna |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Écologie |
Date : | Soutenance le 28/11/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....) |
Laboratoire : Laboratoire d'Écologie, des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés | |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Desouhant |
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Lengagne, Jean-Paul Léna, Claire Doutrelant, Bruno Faivre, Sylvie Massemin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Simon Chamaillé-Jammes, Clémentine Vignal |
Mots clés
Résumé
Si le signalement du prédateur provoque le plus souvent la fuite des proies, il induit parfois un comportement particulier incitant la proie à s’approcher du prédateur et le harceler pour provoquer son départ plutôt que de se mettre hors de sa portée. Ce comportement de harcèlement s’accompagne de l’émission d’un signal hétérospécifique conduisant de nombreuses espèces à venir harceler le prédateur. L’objectif de mon travail de thèse est de comprendre comment est régi le transfert d’informations entre plusieurs espèces de passereaux dans le cas du comportement de harcèlement d’un prédateur. Mes travaux montrent que le comportement de harcèlement des passereaux face à un rapace nocturne dépend du risque de prédation posé par ce prédateur. Par ailleurs, les résultats indiquent un transfert d’informations entre les espèces et mettent en évidence une propension variable des différentes espèces à se rallier autour du harceleur. Les variations observées dans la réponse aux cris de harcèlement émis par des individus hétérospécifiques peuvent dépendre de la similarité acoustique, des relations interspécifiques et des variations saisonnières. Mes résultats indiquent aussi que la connaissance préalable des signaux de harcèlement n'est pas indispensable pour induire une réponse, même si un processus d’apprentissage associatif favorise sa mise en place. Mon travail suggère également une évolution convergente des cris de harcèlement, générant des signaux dont la structure permet une localisation rapide de l’émetteur, indispensable pour rameuter des proies potentielles lors du harcèlement. L’ensemble de ces avancées nous oblige désormais à considérer la communication acoustique chez les passereaux en prenant en compte le risque de prédation, les interactions hétérospécifiques et la complexité des signaux acoustiques