Thèse soutenue

Apprentissage incrémental de modèles de domaines par interaction dialogique

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Auteur / Autrice : Vincent Letard
Direction : Sophie Rosset
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 28/04/2017
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et technologies de l'information et de la communication (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur (Orsay, Essonne ; 1972-2020)
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Pierre Zweigenbaum
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Rosset, Pierre Zweigenbaum, Philippe Langlais, Isabelle Tellier, Gabriel Illouz, Gilles Richard
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Langlais, Isabelle Tellier

Résumé

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L'intelligence artificielle est la discipline de recherche d'imitation ou de remplacement de fonctions cognitives humaines. À ce titre, l'une de ses branches s'inscrit dans l'automatisation progressive du processus de programmation. Il s'agit alors de transférer de l'intelligence ou, à défaut de définition, de transférer de la charge cognitive depuis l'humain vers le système, qu'il soit autonome ou guidé par l'utilisateur. Dans le cadre de cette thèse, nous considérons les conditions de l'évolution depuis un système guidé par son utilisateur vers un système autonome, en nous appuyant sur une autre branche de l'intelligence artificielle : l'apprentissage artificiel. Notre cadre applicatif est celui de la conception d'un assistant opérationnel incrémental, c'est-à-dire d'un système capable de réagir à des requêtes formulées par l'utilisateur en adoptant les actions appropriées, et capable d'apprendre à le faire. Pour nos travaux, les requêtes sont exprimées en français, et les actions sont désignées par les commandes correspondantes dans un langage de programmation (ici, R ou bash). L'apprentissage du système est effectué à l'aide d'un ensemble d'exemples constitué par les utilisateurs eux-mêmes lors de leurs interactions. Ce sont donc ces derniers qui définissent, progressivement, les actions qui sont appropriées pour chaque requête, afin de rendre le système de plus en plus autonome. Nous avons collecté plusieurs ensembles d'exemples pour l'évaluation des méthodes d'apprentissage, en analysant et réduisant progressivement les biais induits. Le protocole que nous proposons est fondé sur l'amorçage incrémental des connaissances du système à partir d'un ensemble vide ou très restreint. Cela présente l'avantage de constituer une base de connaissances très représentative des besoins des utilisateurs, mais aussi l'inconvénient de n'aquérir qu'un nombre très limité d'exemples. Nous utilisons donc, après examen des performances d'une méthode naïve, une méthode de raisonnement à partir de cas : le raisonnement par analogie formelle. Nous montrons que cette méthode permet une précision très élevée dans les réponses du système, mais également une couverture relativement faible. L'extension de la base d'exemples par analogie est explorée afin d'augmenter la couverture des réponses données. Dans une autre perspective, nous explorons également la piste de rendre l'analogie plus tolérante au bruit et aux faibles différences en entrée en autorisant les approximations, ce qui a également pour effet la production de réponses incorrectes plus nombreuses. La durée d'exécution de l'approche par analogie, déjà de l'ordre de la seconde, souffre beaucoup de l'extension de la base et de l'approximation. Nous avons exploré plusieurs méthodes de segmentation des séquences en entrée afin de réduire cette durée, mais elle reste encore le principal obstacle à contourner pour l'utilisation de l'analogie formelle dans le traitement automatique de la langue. Enfin, l'assistant opérationnel incrémental fondé sur le raisonnement analogique a été testé en condition incrémentale simulée, afin d'étudier la progression de l'apprentissage du système au cours du temps. On en retient que le modèle permet d'atteindre un taux de réponse stable après une dizaine d'exemples vus en moyenne pour chaque type de commande. Bien que la performance effective varie selon le nombre total de commandes considérées, cette propriété ouvre sur des applications intéressantes dans le cadre incrémental du transfert depuis un domaine riche (la langue naturelle) vers un domaine moins riche (le langage de programmation).