Thèse soutenue

Lire la nature dans Arcadia de Sir Philip Sidney : une esthétique du détail

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Auteur / Autrice : Andy Auckbur
Direction : Christine Sukic
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes
Date : Soutenance le 25/11/2017
Etablissement(s) : Reims
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de l'homme et de la société (Reims, Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : (CIRLEP) Centre Interdisciplinaire de Recherches sur les Langues Et la Pensée
Jury : Président / Présidente : Gisèle Venet
Examinateurs / Examinatrices : Christine Sukic, Anne-Marie Miller Blaise, Jean-Louis Haquette
Rapporteurs / Rapporteuses : Line Cottegnies, Pascale Drouet

Résumé

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Dans Arcadia de Sir Philip Sidney (1554-1586), les représentations de la nature témoignent de la richesse de l’univers artistique de l’auteur. Le titre de l’œuvre suggère que le socle esthétique sur lequel repose la mimesis sidnéienne est ancré dans l’imitation de la tradition poétique pastorale. L’imitation littéraire est certes au cœur du processus de création sur lequel repose la composition de l’œuvre. Cependant, le texte de Sidney est bien plus qu’une autre Arcadie littéraire inspirée des Bucoliques de Virgile ou de L’Arcadie de Jacopo Sannazaro. Le texte fait s’imbriquer les récits héroïques qui empruntent à l’épopée les repères esthétiques sur lesquels reposent l’évocation du locus terribilis, vision antagoniste du locus amoenus. L’œuvre est donc animée par une passion pour la fiction au point que la littérature et la lecture se substituent à l’intrigue en tant que sujet même de l’œuvre. Cette conception de la création littéraire comme acte réflexif imprègne la représentation de la nature qui devient donc dans certains passages un texte dans le texte, une nature textualisée. Le champ de la réflexivité s’étend à d’autres domaines de la création artistique et notamment aux arts plastiques dont l’esthétique informe à la fois la représentation de la nature et la matière verbale de l’œuvre. L’affinité entre les formes verbales et les formes visuelles est sous-tendue par une esthétique commune que l’on doit replacer dans le contexte du mouvement du maniérisme. Paradoxalement, l’unité de cette œuvre protéiforme réside dans sa fragmentation dont résulte une esthétique du détail. L’énergie créative de l’auteur s’illustre en effet dans la représentation de petites natures dont l’esthétique témoigne de la beauté de son univers artistique.