Thèse soutenue

Julius Meier-Graefe contre l'impressionnisme

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Auteur / Autrice : Victor Claass
Direction : Barthélémy Jobert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 01/07/2017
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l’art et archéologie (1992-.... ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre André Chastel (Paris)
Jury : Président / Présidente : France Nerlich
Examinateurs / Examinatrices : Andreas Beyer, Christine Peltre

Résumé

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Critique et historien de l’art autodidacte, mais aussi éditeur, galeriste, commissaire d’exposition, expert, courtier et infatigable homme de terrain, Julius Meier-Graefe (1867-1935) joua un rôle prééminent dans le monde de l’art européen des trente premières années du XXe siècle. Basé sur l’examination d’archives et de correspondances inédites ainsi que sur une relecture attentive de son vaste corpus d’écrits publiés, ce travail entend retracer la trajectoire d’un passeur téméraire souvent réduit à un rôle de défenseur de l’impressionnisme français dans l’Allemagne de Guillaume II. Si son progressisme francophile tout comme le formalisme de son approche des arts visuels ont parfois été soulignés, l’analyse détaillée de son implication dans le marché de l’art, le monde des musées et plus généralement, dans les débats politico-culturels de son temps, révèle une personnalité plus nuancée. Bien que méfiant envers les fantasmes identitaires des élites allemandes conservatrices, Meier-Graefe lutta sans répit pour un nationalisme d’ouverture, espérant infléchir le cours d’une culture germanique disloquée et hostile aux valeurs de la modernité. En suivant la carrière de cet Allemand cosmopolite, brutalement cisaillée par la Grande Guerre et achevée en France en exil du nazisme, cette thèse entend décrypter les mécanismes d’un projet de régénération culturelle ambitieux, impliquant actes et discours. Alternant entre phases d’enthousiasme intense et de profond désenchantement, Meier-Graefe s’y dévoile comme le chantre d’une modernité idéalisée dont il condamna obstinément les embardées avant-gardistes.