Thèse soutenue

Brad Mehldau et le lâcher-prise : une approche comportementale de l'improvisation musicale

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean-Luc Amestoy
Direction : Jésus AguilaRichard Fournier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musicologie
Date : Soutenance le 24/11/2016
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, langages et arts (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Laurent Cugny
Examinateurs / Examinatrices : Jésus Aguila, Richard Fournier, François Madurell, Jean-Louis Deneubourg, Ludovic Florin
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Cugny, François Madurell

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Actuellement, la musicologie de l’improvisation s’appuie pour l’essentiel sur une lecture intentionnelle du projet artistique ; notre thèse propose une approche différente, en regardant l’improvisation comme un processus complexe, comportant une dimension auto-organisée, à l’image des comportements collectifs observés dans les sociétés animales. Ceux-ci résultent de composantes aléatoires, de nombreuses interactions, de logiques d’amplification et de processus non linéaires. Les outils et les concepts mis au point à l’interface physique-biologie pour comprendre ces dynamiques naturelles nous permettent de construire une démarche de modélisation propre à la musicologie, qui décrit les actes de l’improvisateur à partir d’intuitions musicales pour analyser l’interaction entre ce qui participe de savoir pré-construits et de l’intention, d’une part, et ce qui peut être compris comme un réglage de l’aléatoire, d’autre part. Cette démarche de modélisation est mise en oeuvre sur deux transcriptions du pianiste américain Brad Mehldau. Pour la première (Am Zauberberg), la démarche itérative de modélisation est exposée en détail, partant du modèle le plus pauvre jusqu’à la nécessité d’incorporer le geste de la main. Pour la seconde (Bard), cette démarche est étendue à la conception harmonique, chaque voix d’accompagnement étant conçue comme mue d’un mouvement propre au sein de contraintes d’espace donnée par les autres voix. Nous concluons en ouvrant des perspectives de possibles expérimentations inspirées par ces modèles, du côté de l’enseignement de l’improvisation ou de celui du musicien cherchant à incorporer à son jeu une dimension de lâcher-prise qui est au cœur du processus d’improvisation.