Thèse soutenue

Piétonniser les centres-villes (1960-1980). États, pouvoirs municipaux et sociétés urbaines face aux mutations des centres urbains au second XXe siècle (Europe, États-Unis)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Cédric Feriel
Direction : Gilles-Antoine LangloisLoïc Vadelorge
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 07/12/2015
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche de l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Versailles
établissement de préparation de la thèse : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
: Université Paris-Est (2015-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Olivier Ratouis, Isabelle Backouche, Enrico Chapel, Clément Orillard
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Ratouis, Isabelle Backouche

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

En matière d'aménagement urbain, les rues piétonnes ont longtemps incarné une vision passéiste et nostalgique. Largement absent des travaux sur l'évolution de la ville occidentale du second XXe siècle, ce phénomène, sans histoire et sans acteurs, n'aurait rien à apprendre des enjeux de l'aménagement des centres-villes à cette époque, sinon d'une patrimonialisation jugée évidente. Or, si on définit la piétonnisation comme une opération consistant, dans un centre urbain, à fermer un secteur à la circulation et à en réaménager entièrement les espaces publics pour le confort et loisir des seuls piétons (notamment en faisant disparaître la distinction chaussée/trottoirs), alors il n'existe aucune rue piétonne en Europe avant la Seconde Guerre mondiale. De tels aménagements n'apparaissent que vers 1960, aux États-Unis et en République fédérale d'Allemagne. Il est dès lors possible d'avancer l'hypothèse selon laquelle la piétonnisation correspondrait à une approche historiquement datée de l'aménagement urbain (1960-1970), au même titre que les grands ensembles ou les villes nouvelles, et n'aurait pas un lien évident avec la patrimonialisation.Partant de ce constat, une double ambition a fondé ce travail. La première est de combler une lacune historiographique. Alors que les secteurs piétonniers sont devenus l'une des réalités les mieux partagées de la ville européenne du second XXe siècle, leur étude constitue un angle mort de la recherche, ne permettant pas d'établir les connexions mais aussi les ruptures avec le regain d'intérêt actuel pour les espaces dédiés aux piétons dans la ville. La seconde est de nature épistémologique et cherche à contribuer au renouvellement de l'approche des processus complexes qui ont accompagné la mutation des centres anciens après 1945. Il s'agit de sortir d'une pratique historienne où l'intervention de l’État constituerait le paradigme explicatif du changement urbain et d'explorer la capacité d'initiative des acteurs locaux de l'aménagement des villes, le rôle des mobilisations sociales et l'influence des échanges transnationaux dans le changement urbain. Il s'agit aussi de déconstruire une grille de lecture qui réserverait aux marges urbaines l'innovation et aux centres le conservatisme et la patrimonialisation. Dans le contexte contraint des centres anciens, aménager la ville ne peut se suffire de solutions évidentes.