Thèse soutenue

Réponses de la communauté périphytique aux métaux-traces : impacts génétiques et fonctionnels

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Auteur / Autrice : Armelle Autret
Direction : Thierry BertheLise Fechner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie environnementale
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Rouen
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Morphodynamique continentale et côtière (Caen ; 1996-....) - Irstea, UR HBAN
Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Soizic Morin, Maria Elena Gomez Hernandez

Résumé

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Les cours d’eau sont caractérisés par une contamination diffuse et chronique, exerçant une pression sur les organismes vivants des milieux aquatiques. La nécessité d’évaluer la vulnérabilité de ces écosystèmes à cette pression anthropique a permis le développement de bio-indicateurs pour déterminer l’impact sur différents organismes. Les biofilms de rivières (ou périphyton) représentent un outil pertinent à l’échelle d’une communauté, en tant que base de la chaîne trophique pour évaluer la contamination chimique diffuse des milieux aquatiques. Ce travail de thèse vise à explorer l’adaptation physiologique et/ou génétique des biofilms face à une contamination métallique. Dans cette optique, une approche multidisciplinaire a été utilisée pour étudier les modifications génétiques et fonctionnelles expliquant cette adaptation aux métaux-traces de la composante bactérienne. L’impact des métaux-traces sur les communautés périphytiques a été évaluée au niveau de la diversité bactérienne spécifique (par séquençage haut-débit) et fonctionnelle (approche MicroResp™), en corrélation avec les niveaux de tolérances (évalués par l’approche Pollution Induced Community Tolerance). Parallèlement, cet impact a été recherché sur la bioaccumulation des métaux-traces au sein du biofilm et sur l’abondance de gènes de résistance bactériens aux métaux-traces. Cette étude a été effectuée sur des biofilms exposés, en conditions contrôlées, à une contamination d’une part au cadmium et/ou au zinc et d’autre part celui au cuivre et/ou à l’argent. Ces travaux de thèse ont permis de caractériser par différentes approches l’influence des métauxtraces sur les biofilms qui diffère selon le métal et/ou le type d’exposition (mono- ou bi-exposition). L’impact des métaux-traces se traduit par une modification de la composition et de la structure des communautés périphytiques en sélectionnant des genres bactériens spécifiques sans que ces modifications induisent une acquisition de tolérance. Toutefois, le biofilm bi-exposé au cadmium et au zinc a montré une multi-tolérance, qui peut être expliqué par l’expression d’un gène de résistance et la bioaccumulation des deux métaux-traces. Ce résultat n’a pas pu être associé directement à la cotolérance au cuivre du biofilm exposé à l’argent. L’impact fonctionnel de l’exposition métallique a été observé pour la majorité des biofilms étudiés, excepté celui exposé à une faible concentration d’argent. L’exposition métallique a engendré une adaptation génétique et fonctionnelle de la composante bactérienne, qui est dépendante du métal et de la pression de sélection qu’il a exercé sur le périphyton. Ces résultats permettent d’établir une empreinte génétique de la contamination métallique, qui pourra être utilisée comme marqueur dans la caractérisation du futur bio-marqueur périphytique.