Thèse soutenue

Spéciation des composés organométalliques (Hg, Sn, Pb) dans les sols des cultures maraîchères et dans trois espèces de plantes cultivées à Ngaoundéré (Cameroun)

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Auteur / Autrice : Eric Noubissié
Direction : Olivier Donard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie Analytique et Environnement
Date : Soutenance le 17/04/2015
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-)

Mots clés

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Résumé

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L’agriculture urbaine et périurbaines, bien que très pratiquée partout dans le monde est parfois mis en difficulté à travers l’utilisation de fertilisants nocifs. L’objectif général de cette thèse est de mener une étude du risque de la contamination du système sol-plante par les composés organométalliques du Pb Hg et Sn, dans un contexte d’agriculture urbaine caractérisé par l’utilisation des débris de combustion (DC) d’ordures ménagères issus des décharges urbaines, pour fertiliser les sols maraîchers. Dans cet objectif, les espèces Lactuca sativa, Amaranthus hybridus et Corchorus olitorius ont été cultivées sur des sols amendés par les DC, comme le font les agriculteurs in situ. Les sols amendés et non amendés ont été échantillonnés et les légumes ont été récoltés à quatre stades de leur croissance. Les métaux tels que le plomb (Pb), le mercure (Hg) et l’étain (Sn) ont été analysés sous leurs formes inorganiques et organiques par ICP-MS et GC-ICP-MS respectivement. Les résultats obtenus révèlent la présence du mono méthylmercure (MMeHg) dans les sols et dans les plantes avec des concentrations variant respectivement d’une valeur non détectée (nd) à 172 ng/g et de 7,8 ng/g à 34,7 ng/g. Le tétra éthyl Plomb (TEtPb) se révèle être le composé organoplombique (COP) le plus représenté dans les sols avec des concentrations variant de 18,4 ng/g à 44612 ng/g. Alors que c’est plutôt le mono éthyl plomb (MEtPb) qui est le COP le plus représenté dans les plantes, avec des concentrations variant de 0,78 ng/g à 56,9 ng/g. Les composés organostannique (COT) ont également été identifiés dans les sols et dans les plantes avec une prédominance du dibutyl étain (DBT) dans le sol, et du mono phényl étain (MPhT) dans la plante. Le suivi de l’accumulation de ces organométalliques par les plantes à différents stades de leur croissance, révèle globalement une diminution des quantités de polluants accumulées dans la plante entre le 1er stade de croissance et le stade de maturité. Les résultats des facteurs d’absorptions (Fa) ont mis en évidence le caractère phytodisponible des formes organométalliques dans le sol à l’exception du DBT. Ils ont aussi révélé les aptitudes hyper accumulatrices de A. hybridus et L. sativa vis-à-vis du TBT. Les résultats combinés des Fa, des facteurs de translocation et des rapports de mobilité entre le sol et les feuilles ont permis de mettre en évidence une translocation aisée ou facilitée des formes éthylées (TEtPb), butylées (TBT) et phénylées (MPhT) des racines vers les feuilles. Des trois espèces de plantes, C. olitorius se révèle être l’espèce la plus accumulatrice de MMeHg, de COP et COT. Mais au vue des doses d’expositions journalières (DEJ) à ces polluants toxiques par ingestion de ces légumes, c’est la consommation de L. sativa qui présente le plus grand danger pour le consommateur. D’ailleurs la consommation de ce légume donne une DEJ de MPhT qui est supérieure à la dose journalière admissible (DJA) des composés phénylées de l’étain.