Thèse soutenue

Dans l’antre des nymphes : études sur les rapports entre la pensée magique de Marsile Ficin et les premières théories de l’art à Florence au XVe siècle

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Auteur / Autrice : Ana Debenedetti
Direction : Michel Hochmann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 10/01/2015
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Weill-Parot
Examinateurs / Examinatrices : Michel Hochmann, Nicolas Weill-Parot, Marie-Dominique Couzinet, Jean-Pierre Brach, Jean-Marc Mandosio, Guido Giglioni
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Weill-Parot, Marie-Dominique Couzinet

Résumé

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Au XVe siècle, le philosophe florentin Marsile Ficin (1433-1499) rédige un texte singulier intitulé De vita coelitus comparanda ou « comment obtenir la vie du ciel » qui deviendra le troisième et dernier livre d’un ouvrage médical de plus large envergure, le De vita libri tres, consacré à conserver et à prolonger la santé des hommes de lettres accablés sous le poids de l’étude. Ce texte est tout entier consacré au pouvoir apotropaïque et prophylactique du talisman ou « image astrologique », une notion savante qui apparaît en Occident au milieu du XIIIe siècle, et insiste tout particulièrement sur la matérialité, la forme et l’apparence de ces images. Ainsi Ficin développe-t-il un discours original par rapport à la tradition en se concentrant sur le processus de fabrication, discours qui n’est pas sans rappeler les premières théories de l’art qui apparaissent à la même époque à Florence. Ficin réhabilite la figure du mage antique dans le cadre d’une réflexion plus vaste qui met en exergue le pouvoir créateur de l’homme en tant que savant, humaniste et philosophe. Si le postulat d’une influence tardive du néoplatonisme ficinien sur la littérature artistique du XVIe siècle a donné lieu à de nombreuses études, il apparaît en revanche que les rapports que Ficin était susceptible d’entretenir avec le monde des artistes, et surtout des artistes-théoriciens du XVe siècle, demeure un terrain relativement peu exploré. Tout l’enjeu de notre travail se situe donc dans la triple interrogation que ce concours de circonstances soulève : quel rôle jouent au sein de la pensée magique de Ficin les allusions à l’art et à sa pratique qui traversent l'ensemble de son œuvre? dans quelle mesure la notion d’«image astrologique» qu’il reprend et développe s’est-elle nourrie de la nouvelle littérature artistique alors en pleine formation? et enfin, comment peut-on affirmer que certaines œuvres typiques du Quattrocento florentin relèvent d’un caractère « mixte » oscillant entre le produit de l’art à proprement parler et l’objet magique?