Thèse soutenue

L'oeuvre d'art comme outil de lecture de la sociologie : relire Goffman à partir de quelques pièces de Pina Bausch

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Cécile Léonardi
Direction : Jean-Louis FabianiFlorent Gaudez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Bruno Péquignot
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Leenhardt, Barbara Carnevali, Yves Winkin
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Fleury

Résumé

FR  |  
EN

Si les œuvres d'art restent un objet problématique pour la sociologie, elles ne cessent en revanche de faire penser les sociologues et d'alimenter de manière variable les procès de connaissance qu'ils consacrent à d'autres objets d'étude. Parfois, ce sont leurs paradigmes qu'ils réinterrogent en faisant des oeuvres de précieux analyseurs de ce qui échappe au regard de la science. Certains évoquent dans ce cas la possibilité de construire un partenariat épistémologique fécond entre art et sociologie, partenariat dont les enjeux sont ouverts et dont les modalités restent à explorer et à questionner dans le même mouvement. C'est ce questionnement que j'ai choisi d'approfondir en m'intéressant à la manière dont l'oeuvre de Pina Bausch pouvait m'aider à relire celle de Goffman. La sociologie goffmanienne est souvent associée aux analogies que son auteur construit pour analyser les situations d'interaction en face à face, la plus connue étant la métaphore dramaturgique qu'il file dans La Présentation de soi. Pina Bausch s'est quant à elle rendue célèbre en expérimentant dans ses pièces des continuités entre les performances ordinaires de l'interactant et les prouesses attendues d'un acteur en scène. Mon hypothèse a été de faire de cet amalgame dramaturgique un objet-limite des métaphores de Goffman, objet capable de mettre ses montages conceptuels en jeu et à l'épreuve d'une manière inédite. Menée sur trois pièces, Kontakthof, 1980 et Walzer, cette expérience analytique m'a permis de sonder la complexité du texte goffmanien et de défendre, dans là continuité de cette exploration, la possibilité de faire de l'art un outil de lecture de la sociologie et de ses formes d'écriture.