Thèse soutenue

Self-défense féminine dans le Caire en révolution : Techniques du genre et jeux de violence

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Perrine Lachenal
Direction : Laurence Hérault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 26/01/2015
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut d'ethnologie méditerranéenne et comparative (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1996-....)
Jury : Président / Présidente : Christine Mennesson
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Hérault, Christine Mennesson, Éric Fassin, Niko Besnier, Lucie Ryzova, Sébastien Darbon
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Fassin, Niko Besnier

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Depuis 2011, la révolution égyptienne et ses contrecoups ont suscité au Caire l’émergence d’un véritable marché de la sécurité. Cette thèse est le fruit d'une enquête ethnographique, menée en observation participante, relative à différentes pratiques de défense ayant émergé dans ce cadre. Les cours de self-défense (difā‘a ‘an al-nafs), dont le succès ne cesse de se confirmer dans les quartiers socialement favorisés de la ville du Caire, se trouvent au coeur de cette recherche. Ils y sont envisagés non seulement comme révélateurs, mais aussi comme producteurs d’une culture matérielle et motrice « révolutionnaire », où les bouleversements politiques du moment s’incarnent dans leur dimension émotionnelle, sexuée, sociale et morale. Ces cours réunissent des femmes – mais aussi parfois des hommes – venant faire l’acquisition de techniques de combat afin de se préparer à affronter une agression. La figure du « jeu », permettant d’englober dans l’analyse les différents niveaux de sens des expériences, constitue l’outil théorique avec lequel les interactions observées sont envisagées. La pratique étudiée permet d’appréhender à la fois les transformations des représentations et des pratiques liées à la violence, ainsi que les recompositions des rapports sociaux de classe et de sexe dans la société égyptienne contemporaine. En rendant apparentes la dimension technique du rapport au pouvoir des individus ainsi que les modalités – socialement et sexuellement situées – de production des catégories « légitime » et « illégitime » dans l’énonciation de la violence, la self-défense s’impose comme un objet d’étude privilégié pour participer à une anthropologie de la révolution égyptienne.