Thèse soutenue

Contrôle du foncier, agricultures d'entreprise et restructurations agraires : une perspective critique des investissements fonciers à grande échelle : Le cas de la partie centrale du Mozambique

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Auteur / Autrice : Mathieu Boche
Direction : Jean-Jacques GabasWard Anseeuw
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 15/12/2014
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale, Sciences de l'Homme et de la Société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 1996-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Acteurs, ressources et territoires dans le développement (Montpellier ; Perpignan)
Jury : Président / Présidente : Laurence Roudart
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Gabas, Ward Anseeuw, Laurence Roudart, Vincent Geronimi, Hubert Cochet, Bruno Losch
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Geronimi, Hubert Cochet

Résumé

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La demande croissante pour l’alimentation, l’énergie et les ressources naturelles, combinée à la limitation des ressources et à la libéralisation du commerce sont parmi les facteurs ayant entrainé une nouvelle « ruée sur les terres agricoles » observée depuis quelques années. Alors que certains ont exprimé des inquiétudes sur les implications potentielles de ces projets sur les droits et les moyens de subsistance des populations rurales des pays en développement, d’autres ont souligné le potentiel de ces opportunités dans la lutte pour la sécurité alimentaire et le développement rural que constituait ces annonces d’investissements dans un secteur longtemps négligé. Cette thèse interroge la complexité économique, institutionnelle et sociale des investissements fonciers à grande échelle et leur capacité à engendrer des restructurations agraires et un changement du modèle de développement agricole au Mozambique. En raison de leur fort taux d’échec et des difficultés d’implantation des projets, il apparait que les investissements fonciers à grande échelle n’ont pas entrainé une rupture dans les structures agraires locales marquée par un changement des caractéristiques des exploitations majoritairement productrices dans le secteur agricole national. En revanche, l’intérêt des investisseurs étrangers tend à influencer les autorités nationales vers une réactivation du modèle de développement agricole qui prévalait après l’Indépendance, c’est-à-dire un secteur agricole dual avec des agriculteurs familiaux marginalisés d’une part et des exploitations agricoles à grande échelle établies avec des investissements étrangers de l’autre. Ainsi, non seulement la grande majorité des agriculteurs familiaux ne bénéficient pas de la dynamique actuelle de projets d’investissement, mais les politiques agricoles et foncières et les mesures de soutien tendent à se détourner d’eux au profit de la facilitation des investissements à grande échelle. Nos résultats remettent en cause la capacité des projets actuels à enclencher une trajectoire de développement agricole capable de répondre aux défis des économies africaines.