Thèse soutenue

La renaissance néosaussurienne du paradigme différentiel en linguistique et son illustration négative par la théorie du présent de l’indicatif en français

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Auteur / Autrice : Virginica Créola Băltăreţu Thénault
Direction : Simon Bouquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 09/12/2014
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Bernard Laks
Examinateurs / Examinatrices : Simon Bouquet, Bernard Laks, Gerda Hassler, Arild Utaker
Rapporteurs / Rapporteuses : Gerda Hassler

Résumé

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La découverte du manuscrit De l’essence double du langage (paru dans les Écrits de linguistique générale en 2002) suscite un regain d’intérêt pour Ferdinand de Saussure et, surtout, permet une réévaluation de son programme scientifique. Dans cette mouvance, une interprétation nouvelle de ce programme a été développée par Simon Bouquet : celui-ci entend, dans un cadre épistémologique de type galiléen radicalisant le principe de différentialité, unifier les champs de la linguistique de la langue et de la linguistique de la parole. C’est à une présentation critique du modèle de Bouquet – dit linguistique néosaussurienne de l’interprétation – qu’est consacrée la première partie de cette thèse. Dans la seconde partie, on a voulu mettre en évidence le caractère largement impensé du principe de différentialité en science du langage. On examine pour cela, comme un cas d’école, le traitement réservé par les grammaires à la théorie du présent de l’indicatif en français. On constate que les grammaires anciennes (du XVIe siècle à la fin du XIXe siècle), antérieures à la divulgation du principe de différentialité par le Cours de linguistique générale, tout autant que les grammaires modernes, postérieures au Cours, sont enferrées dans le paradoxe d’une continuité théorique conjuguée à l’absence d’une théorie satisfaisante et partagée ; et l’on argumente que ce paradoxe tient précisément à ce que ces grammaires rejettent de facto le principe saussurien de différentialité. Une conclusion, en forme d’ouverture, esquisse ce que pourrait être une grammaire décrivant, du point de vue de la langue, le système sémantique du présent en français, ainsi que des lois de corrélation postulées par une linguistique néosaussurienne pour rendre compte de l’essence double du langage qui est d’être simultanément langue et parole.