Thèse soutenue

L' arpenteur et le vagabond : cartes et cartographies dans l'oeuvre de Henry David Thoreau

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Auteur / Autrice : Julien Nègre
Direction : Antoine Cazé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et culture des sociétés anglophones
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris 7
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris1992-....)
Jury : Président / Présidente : François Specq
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Cazé, Michel Granger, Philippe Jaworski, Cécile Roudeau
Rapporteurs / Rapporteuses : François Specq

Résumé

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Arpenteur de métier et fin connaisseur des cartes, Thoreau appréciait leur exactitude et le savoir immédiat et panoptique qu'elles produisent sur l'espace. Cependant, il savait aussi que, dans l'Amérique des années 1840-50, celles-ci pouvaient servir des projets d'appropriation ou d'exploitation, et que le cadastre dresse un enclos qui fige et limite les possibles. Ce travail de thèse reconstitue l'importante documentation cartographique de cet auteur et identifie les cartes consultées, copiées et annotées au cours de sa vie d'écrivain, pour montrer comment le texte devient le lieu où Thoreau, arpenteur et vagabond, conjugue son goût pour la précision cartographique et son attrait pour l'inattendu, la désorientation et l'extravagance - lexicale et politique tout à la fois. Le chapitre 1 s'interroge sur la nature du geste cartographique et identifie à l'aide d'une importante iconographie les quatre types de cartes que Thoreau connaissait. Le chapitre 2 s'intéresse aux textes des années 1840 et montre comment Thoreau y déconstruit la notion de découverte chère à son époque. Le chapitre 3 s'intéresse à Walden, Cape Cod et The Maine Woods et établit que ces récits sont fondés sur une riche documentation cartographique, que l'écriture s'efforce cependant de défaire en multipliant les phénomènes de désorientation. Le chapitre 4 s'intéresse aux textes politiques de Thoreau et montre que son expérience d'arpenteur est le point de départ d'une réflexion sur la langue et les découpages qu'elle opère. Le chapitre 5 examine les textes tardifs de Thoreau sur la nature et propose de les lire comme l'aboutissement de la réflexion de Thoreau sur l'espace et la communauté.