Zhu Xi et Lu Jiuyuan. Description d’une relation lettrée dans la Chine des Song (second XIIe siècle) : un essai d’anthropologie du savoir
Auteur / Autrice : | Guillaume Dutournier |
Direction : | Anne Cheng |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures et sociétés |
Date : | Soutenance le 14/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Equipe d'accueil ASIEs (Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Anne Cheng, Christian Jacob, Christian Lamouroux, Stéphane Feuillas, Cyril Lemieux |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Jacob, Christian Lamouroux |
Mots clés
Résumé
Centrée sur les rapports de Zhu Xi (1130-1200) et Lu Jiuyuan (1139-1193), lettrés-fonctionnaires de la dynastie Song généralement perçus comme des représentants majeurs de ce qu’on appelle le « néoconfucianisme », cette étude fait fond sur les acquis de l’histoire intellectuelle de la période pour proposer une perspective nouvelle sur les formes de controverse dans la Chine traditionnelle. En partant d’une description pragmatique des propos et actions de ces lettrés, ainsi que d’une traduction originale de certains des textes que ceux-ci produisent et pratiquent, on s’y efforce, à rebours des approches objectivantes, de s’en tenir strictement au point de vue indigène. La description des règles présupposées par les acteurs permet de dégager un système de valeurs conscientes, qui hiérarchise le sens autour de l’idée de « savoir » et interroge en retour notre conception moderne du savoir. La compréhension profonde de cet ordre du sens réclame la formulation d’une anthropologie adéquate, dont on trouve l’inspiration dans les concepts et la méthode de Louis Dumont et qui conduit ici à un essai d’anthropologie du savoir. Au plan analytique, cette perspective d’ensemble manifeste sa productivité dans le surcroît d’intelligibilité qu’elle apporte quant à la relation de Zhu Xi et Lu Jiuyuan, et plus largement quant aux dynamiques collectives qui traversent leurs rapports. Au plan disciplinaire, elle confirme l’importance du regard anthropologique pour l’histoire de la Chine, et en retour le caractère précieux de la sinologie pour l’anthropologie.