Temporaires en permanence : Une ethnologie du travail intérimaire "non-qualifié"
Auteur / Autrice : | Philippe Rosini |
Direction : | Agnès Jeanjean |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance le 17/03/2014 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut d'ethnologie méditerranéenne et comparative (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1996-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Agnès Jeanjean, Pierre Fournier, Olivier P. Gosselain, Danièle Linhart, Anne Monjaret, Véronique Moulinié |
Mots clés
Résumé
L'intérim est un mode d'utilisation de la force de travail qui offre aux entreprises des facilités d'embauche et de révocation de la main d'oeuvre. Cette thèse rend compte de la condition sociale des intérimaires « non-qualifiés ». La réflexion se situe dans le champ de l'ethnologie du travail et des techniques. L'enquête s'est déroulée sur plusieurs années à partir d'une immersion au sein de différentes entreprises du Sud-est de la France (Grasse, 06). Une attention particulière est portée aux techniques, aux savoir-faire et à leur transmission, ainsi qu'aux outils et aux connaissances plus ou moins lacunaires mis à disposition des intérimaires par les entreprises utilisatrices. Les parcours que ces salariés empruntent au sein des unités de production, de leur mise à l'écart jusqu'à leur inclusion dans les collectifs de travail, sont examinés. Toutes ces dimensions sont traversées et orientées par le caractère temporaire du régime d'embauche. Chaque fois qu'une mission s'achève et qu'une autre débute, les intérimaires doivent nouer d'autres relations, se forger d'autres habitudes et mettre en oeuvre de nouvelles techniques, toutes aussi temporaires et incertaines, perdant ainsi l'esquisse des automatismes à peine intégrés. Il apparaît également que la mobilisation productive et subjective des intérimaires dépend de la durée potentielle de leurs contrats. Cette vulnérabilité contractuelle a divers effets en fonction des aspirations de chaque salarié et des usages que chacun fait de l'intérim. Lorsque la maîtrise de l'emploi du temps comme celle de l'avenir font défaut, c'est l'insertion sociale tout entière qui s'en trouve affectée.