Thèse soutenue

Inégalités et dynamiques de genre dans l'agriculture irriguée : cas des six périmètres publics irrigués de Nadhour (governorat de Zaghouan-Tunisie)

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Auteur / Autrice : Wided Moumen
Direction : Catherine BaronAlain Bonnassieux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études rurales en sciences du développement
Date : Soutenance le 17/12/2013
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Dynamiques rurales (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Anne-Marie Granié
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Baron, Alain Bonnassieux, Isabelle Guérin, Mohamed Elloumi, Laroussi Amri
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Guérin, Mohamed Elloumi

Mots clés

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Résumé

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Les politiques concernant les périmètres irrigués en Tunisie sont passées d’un modèle privilégiant une gestion centralisée, axée prioritairement sur l’accroissement de l’offre d’eau, à un modèle plus décentralisé et participatif, basé sur une meilleure maîtrise des usages de l’eau par les agriculteurs. La thèse a pour objectif d’analyser les mutations qui sont intervenues dans les périmètres irrigués de la région de Nadhour au Nord de la Tunisie, suite à l’évolution de leur mode de gouvernance et dans un contexte de féminisation de l’agriculture. Elle vise à mettre en évidence l’impact des dynamiques au sein des organisations d’irrigants et des exploitations sur les inégalités entre les acteurs des systèmes irrigués et particulièrement entre hommes et femmes. Les principales observations issues de recherches effectuées à l’échelle nationale et locale dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire sont les suivantes.Le processus de décentralisation de la gestion des périmètres semble inachevé et ne parait pas maîtrisé par les organisations d’irrigants qui n’ont pas été associées à la définition des règles qui régissent le fonctionnement des périmètres. Les structures d’encadrement étatiques conservent un pouvoir important.On assiste à une augmentation des inégalités entre agriculteurs dans les périmètres irrigués. Une minorité d’exploitants disposant de plus fortes capacités ont des stratégies offensives et parviennent à tirer parti des opportunités offertes par les systèmes irrigués. Une majorité de petits et moyens exploitants éprouve des difficultés à faire face aux exigences des systèmes d’irrigation. Parmi ceux-ci, une partie d’entre eux ont des stratégies de retrait de l’agriculture irriguée. Les difficultés de la petite et moyenne paysannerie sont liées en partie à l’inadaptation des politiques agricoles de type productiviste menées depuis l’Indépendance et au dysfonctionnement de la gouvernance des périmètres irrigués.Bien que les femmes exercent une proportion croissante des tâches de production dans l’agriculture irriguée, elles ne sont pas associées aux prises de décision dans les organisations d’irrigants qui sont dirigées par les hommes. Les savoir-faire et l’expérience des femmes dans l’agriculture irriguée sont peu pris en compte dans des milieux où il y a une prédominance de structures patriarcales. La faible implication des femmes affaiblit les capacités d'organisations d’irrigants impliquées dans la gouvernance des périmètres irrigués. Mais, la contribution des femmes à l’entretien des familles progresse du fait de l’accroissement de leur rôle dans la production agricole et des revenus tirés de leurs activités extra-agricoles. Elles acquièrent des compétences nouvelles dans le cadre de l’adhésion à des organisations féminines informelles et revendiquent un accès régulier à l’eau et une participation aux prises de décision dans les organisations d’irrigants.