John Law : théorie et pratique de la monnaie
Auteur / Autrice : | Valerio Longhitano |
Direction : | Jean Cartelier, Ghislain Deleplace |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
On a voulu voir d'abord comment Law a été perçu par la littérature qui s'est intéressée à lui. On a laissé de côté les invectives des héritiers, d'un De La Mothe et on a suivi les débats qui ont eu lieu pendant trois siècles, sur Law économiste et réformateur. On a trouvé un Law maltraité en milieu libéral (depuis Smith et Daire) et apprécié par les démocrates et les socialistes français du XIXe siècle, un Law exalté par James Steuart et situé par là au sein d'un courant hétérodoxe de l'économie politique le menant (par l'attention au plein emploi) à J. M. Keynes. Law élabore une réflexion sur une monnaie toute neuve, qui n'est pas de la marchandise et qui est à la fois meilleure (par son invariabilité) comme instrument de mesure des valeurs et plus apte, grâce à la facilité de son émission, à répondre aux besoins de la production et de l'emploi. Cette monnaie, endogène à l'activité économique, ne paierait pas de frais aux pays propriétaires de mines, et serait capable de concurrencer, voire de remplacer, la monnaie métallique et jouirait des mêmes garanties. Ces garanties résident (quand en Angleterre et en Écosse on discute sur les banques foncières) dans la terre puis sont étendues à tous flux de revenu venant de la production que cette monnaie rendra possible. Cette monnaie devrait, par son abondance, abaisser les taux d'intérêts, allégeant le poids de l'usure sur l’État ainsi que sur les producteurs. Ce projet est tenté en France, une société de "rente seekers" prêts à profiter des opportunités offertes par le nouveau système de finance, mais hostiles à un ordre monétaire entraînant son euthanasie.