Thèse soutenue

Le soin comme éthique : l’épistémologie morale à la recherche d’un nouveau paradigme à l’hôpital

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Auteur / Autrice : Florence Porretta
Direction : Emmanuel Hirsch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Éthique, Sciences, Santé, Société
Date : Soutenance le 19/06/2012
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Savoirs scientifiques : Epistémologie, histoire des sciences, didactique des disciplines (Paris ; 2000-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Vectorologie et thérapeutiques anti-cancéreuses (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-2019) - Vectorology and Anticancer Therapies
Jury : Président / Présidente : Didier Sicard
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Hirsch, Didier Sicard, Élisabeth G. Sledziewski, Grégoire Moutel, Armelle Debru, Alain Cordier
Rapporteurs / Rapporteuses : Élisabeth G. Sledziewski, Grégoire Moutel

Résumé

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On n’a jamais autant parlé qu’à notre époque de l’éthique du soin. Les injonctions paradoxales se multiplient à l’hôpital, comme en témoigne l’impératif récent de « bientraitance ». Force est pourtant de constater que la réalité du soin est assez éloignée des bons sentiments affichés. La culture éthique des soignants reste ainsi indigente malgré les nombreuses formations théoriques qui leur sont proposées et les recommandations de bonnes pratiques ; les lois récentes censées éclairer et faciliter leur pratique (loi Kouchner sur les droits des malades, loi Leonetti sur les malades en fin de vie, pour ne citer que les plus importantes) sont toujours relativement méconnues.Afin que l’éthique hospitalière et du soin ne reste pas incantatoire, il convient tout d’abord d’identifier les divers facteurs qui freinent le développement de la réflexion éthique individuelle et de remonter à la source des réticences et des résistances à la mise en œuvre concrète des valeurs louables qui sont constamment préconisées d’en haut (bienfaisance, respect de l’autonomie de la personne, respect de sa dignité, etc.). Ces obstacles pour ainsi dire structurels et qui entraînent dans les faits l’abandon des patients les plus vulnérables sont ici analysés d’un point de vue à la fois épistémologique et phénoménologique s’appuyant sur une triple expérience clinique,pédagogique et managériale.Pour les surmonter, un changement de paradigme est nécessaire. Sans rien sacrifier de la rationalité et de la scientificité de la médecine, il faut prendre en compte une réalité plurielle, à la fois objective et subjective, et de nombreuses déterminations, parfois extérieures au soin, comme les incontournables réalités économiques. Il faut dire que l’éthique du soin n’est pas innée chez tous les acteurs et que les méthodes et les actions qui ont pour finalité de la développer doivent impérativement être discutées dans un contexte socio-économique en constante évolution. Le nouveau paradigme que nous esquissons devra en tout cas faire plus de place à la pratique, à la simplicité et à la quotidienneté et considérer le soin lui-même comme éthique.