Thèse soutenue

Modèles neuronaux pour la modélisation statistique de la langue

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Auteur / Autrice : Hai Son Le
Direction : François Yvon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 20/12/2012
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Informatique de Paris-Sud
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur (Orsay, Essonne ; 1972-2020)
Jury : Président / Présidente : Michèle Sebag
Examinateurs / Examinatrices : François Yvon, Michèle Sebag, Laurent Besacier, Holger Schwenk, Yoshua Bengio, Hermann Ney, Alexandre Allauzen
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Besacier, Holger Schwenk

Résumé

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Les modèles de langage ont pour but de caractériser et d'évaluer la qualité des énoncés en langue naturelle. Leur rôle est fondamentale dans de nombreux cadres d'application comme la reconnaissance automatique de la parole, la traduction automatique, l'extraction et la recherche d'information. La modélisation actuellement état de l'art est la modélisation "historique" dite n-gramme associée à des techniques de lissage. Ce type de modèle prédit un mot uniquement en fonction des n-1 mots précédents. Pourtant, cette approche est loin d'être satisfaisante puisque chaque mot est traité comme un symbole discret qui n'a pas de relation avec les autres. Ainsi les spécificités du langage ne sont pas prises en compte explicitement et les propriétés morphologiques, sémantiques et syntaxiques des mots sont ignorées. De plus, à cause du caractère éparse des langues naturelles, l'ordre est limité à n=4 ou 5. Sa construction repose sur le dénombrement de successions de mots, effectué sur des données d'entrainement. Ce sont donc uniquement les textes d'apprentissage qui conditionnent la pertinence de la modélisation n-gramme, par leur quantité (plusieurs milliards de mots sont utilisés) et leur représentativité du contenu en terme de thématique, époque ou de genre. L'usage des modèles neuronaux ont récemment ouvert de nombreuses perspectives. Le principe de projection des mots dans un espace de représentation continu permet d'exploiter la notion de similarité entre les mots: les mots du contexte sont projetés dans un espace continu et l'estimation de la probabilité du mot suivant exploite alors la similarité entre ces vecteurs. Cette représentation continue confère aux modèles neuronaux une meilleure capacité de généralisation et leur utilisation a donné lieu à des améliorations significative en reconnaissance automatique de la parole et en traduction automatique. Pourtant, l'apprentissage et l'inférence des modèles de langue neuronaux à grand vocabulaire restent très couteux. Ainsi par le passé, les modèles neuronaux ont été utilisés soit pour des tâches avec peu de données d'apprentissage, soit avec un vocabulaire de mots à prédire limités en taille. La première contribution de cette thèse est donc de proposer une solution qui s’appuie sur la structuration de la couche de sortie sous forme d’un arbre de classification pour résoudre ce problème de complexité. Le modèle se nomme Structure OUtput Layer (SOUL) et allie une architecture neuronale avec les modèles de classes. Dans le cadre de la reconnaissance automatique de la parole et de la traduction automatique, ce nouveau type de modèle a permis d'obtenir des améliorations significatives des performances pour des systèmes à grande échelle et à état l'art. La deuxième contribution de cette thèse est d'analyser les représentations continues induites et de comparer ces modèles avec d'autres architectures comme les modèles récurrents. Enfin, la troisième contribution est d'explorer la capacité de la structure SOUL à modéliser le processus de traduction. Les résultats obtenus montrent que les modèles continus comme SOUL ouvrent des perspectives importantes de recherche en traduction automatique.