Thèse soutenue

L' objet livre ou la naissance d’un nouveau territoire dans le champs éditorial

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Auteur / Autrice : Nadia Seffouh
Direction : Marc Perelman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie, esthétique
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans le cadre de ce travail, je me penche sur des productions etranges et incongrues dans, le paysage editorial de notre societe, Á savoir des objets livres concus Á partir de supports et materiaux tres divers (plomb, acier, plexiglas, verre, etc. ) j’apprehende la maniere dont tous ces materiaux et techniques viennent s’agencer autour du texte - poetique - et organiser sa mise en espace ou « mise en corps ». Les objets livres qui naissent attestent d’un dialogue profond et intime : le texte se plie parfois Á l’objet mais la reciproque est vraie; litterature et esthetique oeuvrent de concert. Ces livres se donnent Á voir, Á lire et Á penser; ils suscitent par leur rigueur quasi conceptuelle des interrogations philosophiques et des meditations esthetiques que je tenterai de cerner. Pour moi, la notion de livre objet, de « livre sculpture », est interessante car elle interroge le livre dans sa forme traditionnelle d’assemblage de cahiers cousus ou colles, composes de feuilles. Il y a une mise en espace qui fait que la definition meme de livre ne va plus de soi. Elle interroge aussi l’ecriture dans son statut, tant il est vrai que dans un objet livre, le texte est parfois amene Á disparaitre, etant litteralement « implique », au sens latin d’ « enveloppe » dans l’objet. Dans quelle mesure le texte est-il capable de survivre Á l’environnement plastique qui lui est offert? y a-t-il deperdition ou surcroit de sens ? par ailleurs l’objet livre remet en cause notre mode de lecture. Il ne se lit pas de facon lineaire mais de maniere spatiale et dynamique. Sa consommation se fait par le regard et le toucher ; le corps a une grande place dans son apprehension. L’objet livre provoque une perte des reperes, il cree une sorte d’ebranlement des sens qu’il s’agira de comprendre. C’est aussi le paradoxe d’un objet aux formes et lignes arretees, mais qui deploie de maniere infinie son univers onirique. L’espace du livre comme lieu de la dilatation. Peut-on encore parler de livre ? de livre «Á la limite » peut-etre. Quoiqu’il en soit, il recele et celebre une enigme qu’il s’agit de dechiffrer.