Thèse soutenue

Développement du système MathNat pour la formalisation automatique des textes mathématiques

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Auteur / Autrice : Humayoun Muhammad
Direction : Christophe RaffalliAarne Ranta
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mathématiques
Date : Soutenance le 18/01/2012
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale mathématiques, sciences et technologies de l'information, informatique (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de Mathématiques
Jury : Président / Présidente : Laurence Danlos
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Raffalli, Aarne Ranta, Laurent Vuillon, Daniel Santos, Julien Lavalle, Luc Bousquet
Rapporteurs / Rapporteuses : Loïc Pottier, Zhaohui Luo, Eric Martin

Résumé

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Le langage mathématique courant et les langages mathématiques formelssont très éloignés. Par <<langage mathématique courant>> nousentendons la prose que le mathématicien utilise tous les jours dansses articles et ses livres. C'est une langue naturelle avec desexpressions symboliques et des notations spécifiques. Cette langue està la fois flexible et structurée mais reste sémantiquementintelligible par tous les mathématiciens.Cependant, il est très difficile de formaliser automatiquement cettelangue. Les raisons principales sont: la complexité et l'ambiguïté deslangues naturelles en général, le mélange inhabituel entre languenaturelle et notations symboliques tout aussi ambiguë et les sautsdans le raisonnement qui sont pour l'instant bien au-delà descapacités des prouveurs de théorèmes automatiques ou interactifs.Pour contourner ce problème, les assistants de preuves actuelsutilisent des langages formels précis dans un système logique biendéterminé, imposant ainsi de fortes restrictions par rapport auxlangues naturelles. En général ces langages ressemblent à des langagesde programmation avec un nombre limité de constructions possibles etune absence d'ambiguïté.Ainsi, le monde des mathématiques est séparé en deux, la vastemajorité qui utilise la langue naturelle et un petit nombre utilisantaussi des méthodes formelles. Cette seconde communauté est elle-mêmesubdivisée en autant de groupes qu'il y a d'assistants de preuves. Onperd alors l'intelligibilité des preuves pour tous les mathématiciens.Pour résoudre ce problème, on peut se demander:est-il possible d'écrire un programme qui comprend la langue naturellemathématique et qui la traduit vers un langage formel afin depermettre sa validation?Ce problème se subdivise naturellement en deux sous-problèmes tous lesdeux très difficiles:1. l'analyse grammaticale des textes mathématiques et leur traductiondans un langage formel,2. la validation des preuves écrites dans ce langage formel.Le but du projet MathNat (Mathematics in controlled Natural languages)est de faire un premier pas pour répondre à cette question trèsdifficile, en se concentrant essentiellement sur la première question.Pour cela, nous développons CLM (Controlled Language for Mathematics)qui est un sous-ensemble de l'anglais avec une grammaire et un lexiquerestreint, mais qui inclut tout de même quelques ingrédientsimportants des langues naturelles comme les pronoms anaphoriques, lesréférences, la possibilité d'écrire la même chose de plusieursmanières, des adjectifs distributifs ou non, ...Le second composant de MathNath est MathAbs (Mathematical Abstractlanguage). C'est un langage formel, indépendant du choix d'un systèmelogique permettant de représenter la sémantique des textes enpréservant leur structure et le fil du raisonnement. MathAbs est conçucomme un langage intermédiaire entre CLM et un système logique formelpermettant la vérification des preuves.Nous proposons un système qui permet de traduire CLM vers MathAbsdonnant ainsi une sémantique précise à CLM. Nous considèrons que cetravail est déjà un progrès notable, même si pour l'instant on estloin de pouvoir vérifier formellement toutes les preuves en MathAbsainsi générées.Pour le second problème, nous avons réalisé une petite expérience entraduisant MathAbs vers une liste de formules en logique du premierordre dont la validité garantit la correction de la preuve. Nous avonsensuite essayé de vérifier ces formules avec des prouveurs dethéorèmes automatiques validant ainsi quelques exemples.