Thèse soutenue

Création d'états de précontrainte dans des composants en béton par alliages à mémoire de forme : approche expérimentale et modélisation

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Auteur / Autrice : Hanh Tran
Direction : Jean-François Destrebecq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique du Solide
Date : Soutenance le 22/10/2012
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences pour l'ingénieur (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut Pascal (Aubière, Puy-de-Dôme)
Laboratoire : Institut Pascal
Jury : Président / Présidente : Mohamed Lamine Boubakar
Examinateurs / Examinatrices : Denis Favier, Emmanuel Ferrier, Piotr Gwozdziewicz, Xavier Balandraud
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Favier, Emmanuel Ferrier

Résumé

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Les Alliages à Mémoire de Forme (AMF) sont des matériaux actifs ayant des propriétés mécaniques spectaculaires comparées aux autres métaux : effets mémoire simple et double sens, pseudo-élasticité et amortissement. Les propriétés des AMF ont pour origine physique une transformation austénite – martensite pilotée par la température et le niveau de contrainte dans le matériau. Les phases austénite (A) et martensite (M) sont présentes respectivement à haute température et à base température. L’effet mémoire, quant à lui, réside dans la capacité du matériau à retrouver la forme austénitique initiale par élévation de température, après avoir été déformé de manière permanente à l’état martensitique à basse température. Le comportement mécanique des structures en béton est gouverné par le processus d’endommagement du matériau. Ce processus peut être retardé en appliquant un chargement uni ou multi-axial de compression, dans le but de contrer les contraintes locales de traction auxquelles le béton est peu résistant. Cette thèse porte sur l’utilisation d’alliages à mémoire de forme (AMF) pour la création d’états de précontrainte dans des composants en béton. Le travail repose sur deux approches : expérimentation et modélisation. Dans la première partie, des essais préliminaires concernent l’étude du comportement thermomécanique de l’AMF en Ni-Ti. Cette réponse complexe est étudiée de manière séparée à l’aide d’une machine de traction – compression uni-axiale couplée à des moyens de chauffage et de refroidissement. Ensuite, des fils d’AMF sont utilisés pour la création de précontraintes dans des poutrelles et de confinements dans des cylindres en béton. Les fils sont étirés à l’état martensitique avant d’être fixés à leurs extrémités sur des éprouvettes en béton. L’activation thermique de l’effet mémoire provoque la mise en contrainte du béton. Et puis, des essais d’écrasement des cylindres sont réalisés pour estimer l’amélioration des performances du béton confiné à l’aide de fils d’AMF. Les résultats montrent que l’effet de confinement permet d’améliorer fortement la performance mécanique en compression du béton. Dans la deuxième partie, un modèle thermomécanique est élaboré pour l’analyse du comportement de fils d’AMF sollicités en traction-compression alternée uni-axiale. Une procédure de calcul numérique pas-à-pas est développé pour la simulation du comportement de fils en AMF pour l’ensemble de la procédure de création d’effet de précontrainte. Cette simulation donne une description fine des mécanismes au sein du fil au cours des essais sur des composants en béton-AMF. L’interaction complexe entre le béton et l’AMF est précisément analysée grâce à l’utilisation du modèle thermomécanique de l’AMF. Enfin, les études de cette thèse confirment une possibilité du champ d’application des AMF dans la thématique du renforcement préventif des structures en béton.