Thèse soutenue

La structure familiale des Craon du XIè siècle à 1415 : le concept lignager en question

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Auteur / Autrice : Fabrice Lachaud
Direction : Françoise Bériac-Lainé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 27/04/2012
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Martin Aurell
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Philippe Genet, Frédéric Boutoulle, Malcolm Graham Allan Vale
Rapporteurs / Rapporteuses : Martin Aurell, Jean-Philippe Genet

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le 25 octobre 1415, avec la disparition des derniers représentants du groupe par filiation directe, s’éteignait au combat le lignage de Craon dont la renommée et la fortune avaient été acquises, entre autres, sur les champs de bataille. Notre travail s’inscrit dans une perspective chronologique : la genèse du lignage des Craon au XIe siècle puis son fonctionnement jusqu’à sa disparition à Azincourt. À partir de l’étude sur la famille de Craon, nous proposons une réflexion sur le concept lignager. Pouvons-nous d’ailleurs parler sans nuance de lignage ? Le lignage du XIIe siècle ne ressemble pas à celui des siècles suivants : il s’agit d’une structure de parenté complexe recouvrant des réalités multiples. Si la nécessité d’une terminologie commune nous apparaît évidente, il convient cependant de rester prudent sur l’usage de « lignage ». Son emploi abusif en a appauvri le sens à tel point que nous avons l’impression que ce terme pose aujourd’hui un problème sémantique : peut-on opposer systématiquement deux structures de parenté – « carolingienne » et lignagère ? Le corpus documentaire des Craon nous met dans une position inconfortable puisqu’il nous oriente sur une structure de parenté particulière : le lignage. L’enjeu de ce travail consiste donc à formuler un questionnement sur le lignage à travers une documentation partielle et orientée qui en postule l'existence. L’emploi de ce terme ne nous offre qu’une vision simpliste de la parenté et ne prend pas assez en compte d’autres formes qui coexistent au même moment : sur une structure patrilinéaire de transmission des biens et des pouvoirs se plaque un système de filiation indifférenciée. Le monument funéraire des Craon, dans la chapelle des Cordeliers à Angers, réalisé par Maurice V de Craon à la fin du XIIIe siècle, est un document essentiel : il illustre une conception de la famille telle qu’elle se manifeste dans les actes de la pratique accordant une place essentielle aux alliances, au moins autant qu’à la filiation et dans laquelle la notion de lignage est difficile à cerner. Or, une telle représentation peut coexister avec d’autres, répondant à d’autres besoins et véhiculant d’autres messages : le lignage n’oblitère pas d’autres formes de parenté. Notre travail nous invite à remettre en cause les schémas modèles et à voir la parenté comme une intrication de systèmes diversement opératoires, par effet de sources ou selon le contexte, soumis au poids des normes canoniques omniprésentes à l’époque.