Apprentissage collectif à l’échelle inter-organisationnelle : Le cas des entrepreneurs en biotechnologie
Auteur / Autrice : | Alvaro Pina Stranger |
Direction : | Emmanuel Lazega |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 9 |
Mots clés
Résumé
La survie et les réalisations professionnelles des entrepreneurs en biotechnologie dépendent de leur capacité à capitaliser collectivement les savoirs, c'est-à-dire à les évaluer, les valider et les contrôler. L’objectif de cette thèse est d’étudier le mécanisme social d’apprentissage qui rend compte, à l’échelle inter-organisationnelle, de ce travail collectif. Cette étude mobilise une approche micro-politique considérant que la valeur et la pertinence du savoir sont définies par les relations d'autorité et les critères sociaux qu’utilisent les acteurs pour les gérer. Cette thèse montre que l’hétérogénéité des secteurs d’activité impliqués dans l’industrie des biotechnologies, ainsi que l’absence d’interdépendances formelles, sont à l’origine d’une controverse sur la légitimité des autorités épistémiques. Cette controverse est décrite à partir des définitions de la situation (identité, règles et représentants de l’autorité) opposant des entrepreneurs qui ne revendiquent pas les mêmes types de savoir. Elle se traduit par un mouvement de polarisation où différentes communautés tentent d’imposer leur définition de la situation, cloisonnant ainsi le travail de validation du savoir ce qui a pour conséquence de réduire l’efficacité de l’apprentissage collectif. Pour atténuer les effets négatifs de la polarisation, les acteurs participent à différents processus d’intégration : ils construisent des niches sociales, se coordonnent à l’échelle des clusters régionaux et personnalisent leurs relations avec les capitaux-risqueurs. Chaque processus d’intégration se caractérise par une forme de proximité relationnelle qui permet aux acteurs de faire converger leurs revendications épistémiques et de résoudre les conflits associés à la construction d’un consensus sur la légitimité des autorités épistémiques