Thèse soutenue

Escenas de la lengua y la escritura en la América hispana y la América latina

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Auteur / Autrice : Cecilia Sánchez
Direction : Roberto HozvenPatrice Vermeren
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis1992-....)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Cette thèse cherche à repérer, dans le cadre du projet d’installation républicaine d’une communauté de langue en Hispano-Amérique (nommée plus tard Amérique Latine), des conflits et des scènes politico-linguistiques entre la lettre et l’écriture. Le développement de cette analyse repose sur le concept de scène, qui est pensé à partir de la réflexion de Hegel sur la tragédie de Macbeth (Shakespeare) dans L’esprit du Christianisme et son destin(2003). Dans ce texte, la scène est le retour des fantômes de ceux qui ont été dépouillés de leur corps et de leur place. La première scène examine la notion d’une fraternité de la langue de nature lettrée, exprimée par la métaphore de la mère qui unifie un ordre discursif, en conflit avec des éléments considérés comme illettrés ou barbares. Domingo Faustino Sarmiento, Félix Varela, Andrés Bello, Simón Rodríguez, Ventura Marín, Victorino Lastarria, parmi d’autres, sont ceux qui s’inscrivent dans le modèle d’une langue ordonnée qui cherche la transparence et l’unification. La deuxième scène peut être lue en termes du démembrement de la communauté de langue au cours de la période où l’Hispano-Amérique devient Amérique Latine. Dans le cadre des instabilités de la société industrielle de la fin du XIXème siècle, et dans le contexte du conflit entre les principes humanistes du loisir et ceux de l’utilitarisme de l’Amérique saxonne, on considère l’émergence ou l’irruption de fraternités de type cosmopolite et d’une écriture caractérisés par leur refus des grammaires de l’époque du rationalisme abstrait et du néoclassicisme. Pour ce faire, on prête attention aux écrits de Rubén Darío, de José E. Rodó et de José Martí. La troisième scène, définie comme la « revenance » d’une mémoire posthume dans le domaine de la littérature, est d’abord lisible chez Pedro Páramo (1955), chez le mexicain Juan Rulfo, et il est possible d’établir en même temps des rapprochements avec Memórias póstumas de Brás Cubas, (du brésilien Machado de Assis, 1881), avec Juana Lucero (du chilien Augusto D´Halmar, 1902), avec La amortajada (de la chilienne María Luisa Bombal, 1938), avec Ríos Profundos (du péruvien José María Arguedas, 1956) et avec Grande Sertão: Veredas (du brésilien Joao Guimarães Rosa, 1956).