Thèse soutenue

Les Psaumes tournés en français (1650-1715)

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Auteur / Autrice : Claire Fourquet-Gracieux
Direction : Delphine Denis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature française
Date : Soutenance le 23/11/2011
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Sens, texte, informatique, histoire (Paris)
Jury : Président / Présidente : Joëlle Gardes
Examinateurs / Examinatrices : Alain Génetiot, Michel Jeanneret, Stéphane Macé

Résumé

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Entre 1650 et 1715, les Psaumes sont le livre biblique le plus souvent mis en français, en vers comme en prose. Ils répondent aux mots d’ordre de la clarté et de l’élégance, qu’ils partagent avec les belles infidèles alors à la mode. Pourtant, le style biblique est sans cesse présenté comme détaché de la rhétorique. Quelle est donc la spécificité de l’elocutio de ces psaumes français ? Elle repose d’abord sur les contraintes nées du Concile de Trente (en matière de texte-source, de traducteur et de lecteur bibliques), cadre qui informe la poétique de la traduction biblique, sur laquelle porte la deuxième partie de notre réponse. La taxinomie élaborée par Gérard Genette dans Palimpsestes trouve ici une limite diachronique. En effet, la traduction biblique de l’époque n’est pas simple : son fonctionnement hypertextuel avoisine celui de l’imitation classique, et surtout elle comporte une forte composante intertextuelle qui établit une tradition française du sacré, en particulier à partir de la traduction port-royaliste. La typologie traditionnelle de la traduction sacrée est par ailleurs revisitée au même moment : le mot à mot est abandonné au profit d’une traduction grammaticale qui côtoie la paraphrase. L’exploration du seuil entre traduction et réécriture, troisième étape, donne plus encore à repenser la frontière entre profane et sacré. Parodie et effet parodique doivent être ainsi distingués, selon une pensée de l’insinuatio qui accorde la primauté à la théorie de la réception : la particularité des psaumes français classiques consiste ainsi à ne pas adopter d’elocutio spécifique afin d’attirer pour mieux convertir. C’est ce que confirme leur entrée dans les théories poétiques et rhétoriques.