Thèse soutenue

Nominations ethnonymiques en Louisiane francophone. Production d'identités et subjectivités poétiques

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marc Gonzalez
Direction : Jean-Marie Prieur
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 12/12/2011
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; ....-2014)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de linguistique diachronique, de sociolinguistique et de didactique des langues
Jury : Président / Présidente : Claudine Moïse
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Prieur, Claudine Moïse, Jean-Léo Léonard, Joseph Zitomersky
Rapporteurs / Rapporteuses : Claudine Moïse, Jean-Léo Léonard

Résumé

FR  |  
EN

L’étude porte sur un acte de re-dénomination essentiel, celui de donner un nouveau nom propre à un peuple en situation minoritaire. Cette communauté francophone de Louisiane est désignée par un paradigme ethnonymique d’une vingtaine de variantes orthographiques qui peuvent se réduire à quatre séries concurrentes : Cajun, Cadien, Acadien, Cadjin puis à la paire ethnonymique problématique Cajun/Cadien. C'est cette fluctuation dénominative que nous examinerons car chaque signifiant ethnonymique est associé à des représentations spécifiques qui construisent des identités ethno-linguistiques du groupe différentes voire concurrentes. Ce processus de redénomination censée revaloriser l’image communautaire est certes légitime dans un contexte d’étiolement linguistique et culturel mais ce Babel nominatif, cette « maladie du nom propre » appelée « dystropie ethnonymique » a un double coût, métapsychologique et sociologique, subjectif et identitaire. Nous assistons à un « forçage symbolique » car un « re-nom propre » pour être subjectivé ne devrait pas être imposé mais devrait plutôt opérer comme un désignateur référentiel, un désignant de reconnaissance communautaire, identitaire, et également un signifiant subjectivé qui appartient à ce que Jacques Lacan nomme « lalangue », parlant le sujet de l'inconscient et du désir. C’est par une opération de subjectivation que le sujet cajun/cadjin pourra s’identifier comme sujet cadien et ce processus semble aujourd’hui dynamisé en Louisiane par la renaissance d’une écriture poétique qui promeut l’ethnonyme Cadien par le biais d’un dispositif d’énonciation inter-subjectif chargé d’affects, qui ouvre le lecteur à une possible identification ethnonymique.