Thèse soutenue

Étude des mécanismes d'incorporation de l'éthanol dans la glace et influence de sa présence sur la nucléation homogène

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Auteur / Autrice : Sébastien Facq
Direction : Bertrand Chazallon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Optique et Laser, Physico-Chimie, Atmosphère
Date : Soutenance le 22/09/2011
Etablissement(s) : Lille 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Villeneuve d'Ascq, Nord)

Résumé

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Ce travail de thèse porte sur l’étude des mécanismes d’incorporation de l’éthanol dans la glace et de l’influence de la présence de ce composé sur la nucléation homogène de la glace. Nous nous sommes d’abord intéressés à la nucléation homogène de la glace dans l’eau pure et les solutions aqueuses d’éthanol par cryomicroscopie. Les taux de nucléation homogène de la glace dans des microgouttelettes d’eau pure et de solutions aqueuses d’éthanol préparées en émulsions ont été mesurés et leurs évolutions sur une large gamme de température ont été déterminées à l’aide de considérations théoriques. A l’aide de la théorie basée sur l’activité de l’eau et du diagramme de phase du système eau-éthanol, nous avons montré que le solide qui nuclée lors du refroidissement de microgouttelettes de solutions aqueuses d’éthanol de concentrations ([Chi]EtOH)L = 0 – 2.62 mol% est la glace tandis que pour les concentrations ([Chi]EtOH)L = 5.30 – 20 mol%, le solide qui nuclée est un hydrate d’éthanol de composition E · (2 ± 0.2) H2O. Ceci est conforté par les caractéristiques du spectre Raman de l’hydrate. Nous avons ensuite réalisé une étude Raman in situ de solutions aqueuses d’éthanol gelées. Ces solutions présentent des comportements différents lors du refroidissement et du recuit suivant leur concentration initiale. Ainsi, à haute concentration (25.4 mol%), la cristallisation d’un hydrate d’éthanol est observée à 212 K lors du refroidissement. Lors du recuit, un réarrangement structurel prend place entre 143 et 173 K menant à la formation d’un second hydrate. A faible concentration (3.61 mol%), la cristallisation de la glace hexagonale intervient à 248 K. Celle-ci coexiste avec une solution aqueuse se surconcentrant lors du refroidissement. Une partie de cette solution cristallise sous la forme d’un hydrate d’éthanol vers 208 K et une autre reste sous forme d’éthanol pur liquide avant de cristalliser sous la forme d’éthanol pur solide vers 149 K. Les fontes de ces trois structures sont observées lors du recuit. Enfin, une analyse Raman in situ couplée à une étude en diffraction de rayons X a été réalisée sur des films minces obtenus par co-condensation de mélanges gazeux eau-éthanol. Un premier hydrate d’éthanol de composition E · (4.75 – 5) H2O, stable entre ([Chi]EtOH)S = 10.9 et 18.8 mol% est ainsi reporté. Un hydrate distinct, de composition E  (2 ± 0.2) H2O est observé aux concentrations ([Chi]EtOH)S ≥ 22 mol%. Les mesures effectuées en diffraction de rayons X pour cet hydrate indiquent une structure tétragonale de groupe d’espace P4/mmm. Enfin, à basse concentration (([Chi]EtOH)S = 0.3 mol%), les spectres Raman révèlent l’existence d’une structure composée de molécules d’éthanol extrêmement diluées dans la glace (solution solide). Ce régime peut être transposé aux conditions troposphériques.