Thèse soutenue

Contribution à l'identification de facteurs de résistance au paludisme à Plasmodium fasciparum chez l'homme : Analyses d'association familiale et d'interaction génétique de l'IL12B, de HS3ST3A1, de HS3ST3B1 et de l'HBB

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Auteur / Autrice : Alexandre Atkinson
Direction : Pascal Rihet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie, Spécialité Génomique et Bioinformatique
Date : Soutenance le 24/06/2011
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille)
Jury : Président / Présidente : Franck Galland
Examinateurs / Examinatrices : Franck Galland, Sylviane Pied, Anavaj Sakuntabhai, Sylvie Ricard-Blum
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylviane Pied, Anavaj Sakuntabhai

Résumé

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Le paludisme tue un enfant toutes les 30 secondes en Afrique et 1 à 3 millions de personnes par an. Deux milliards d'individus sont exposés et on estime à 500 millions le nombre de cas cliniques survenant chaque année. Le paludisme étant une maladie multifactorielle, son évolution est soumise à l'influence d'effets environnementaux, à des variables telles que l'âge de l'individu, ainsi qu'à une combinaison de facteurs génétiques. De nombreux arguments sont en faveur d’un contrôle génétique de la résistance au paludisme, mais les gènes impliqués restent encore mal connus. Afin d’identifier de nouveaux gènes de résistance ou de susceptibilité au paludisme à Plasmodium falciparum, nous avons réalisé différentes études génétiques dans deux populations vivant en zone d’endémie palustre au Burkina Faso. Ainsi, des polymorphismes du gène IL12B situé dans une région chromosomique liée au paludisme (5q31-q33) ont été génotypés puis analysés. Nous n’avons pas décelé d’association allélique, mais ce travail a permis de confirmer l’existence d’une liaison génétique dans ce locus. Les données issues du génotypage du gène IL12B ainsi que celles d’études antérieures ont été utilisées pour évaluer les interactions génétiques entre la mutation provoquant l’hémoglobine C et 11 autres polymorphismes situés dans 5 gènes précédemment associés à la résistance au paludisme. En utilisant 3 phénotypes liés à l’infection palustre, nous avons ainsi pu observer 43 combinaisons multilocus significatives incluant des polymorphismes des gènes IL12B, IL4, TNF, NCR3 et LTA. Ces résultats d’interactions démontrent l’intérêt de développer ce type d’approches pour élucider le contrôle génétique de la résistance humaine au paludisme.Une approche par clonage positionnel, suivie d’une approche « gène candidat » nous a permis de mettre en évidence une liaison génétique entre la région 17p11-p13 et la parasitémie, puis une association allélique entre les gènes candidats HS3ST3A1 et HS3ST3B1 et la parasitémie. Ces gènes codent pour des isoenzymes transférant un groupement sulfate à des protéoglycanes afin de former des molécules d’héparane sulfates. L’implication potentielle de ces récepteurs, dans le contrôle génétique du paludisme suggère le rôle déterminant qu’ils pourraient jouer dans le déclenchement de l’infection, et fournit un nouveau terrain d’investigation pour l’identification de gènes contrôlant l’évolution de l’infection palustre. A notre connaissance, il s’agit de la première étude d’association entre un phénotype lié à l’infection palustre et des gènes impliqués dans la synthèse des héparane sulfates.