Thèse soutenue

Etre roi à Pampelune, à Paris et "en son pays" : la culture de la revendication royale chez les ducs de Bretagne

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Auteur / Autrice : Jean-Yves Copy
Direction : Bruno Boerner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes....-2021)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016)

Résumé

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L’examen du patrimoine artistique breton révèle l��existence de signes royaux, échelonnés entre 1260 et 1514. Chercher un sens à cet ensemble, c’est s’interroger sur son homogénéité et sur ses finalités. Portent-ils tous la même signification politique ? Comment admettre le paradoxe que les souverains bretons ont été de grands féodaux du royaume de France et qu’ils ont manifesté en même temps des aspirations à l’indépendance ? Le duc de Bretagne est-il donc un roi ? Ou bien aspire t’il au titre royal ? Comment concilier l’appropriation de signes royaux et les titulatures a minima, comtale puis ducale, qui leur furent octroyées par le roi de France ? Serait-ce dans la singularité de la revendication ? Revendiquer, c’est faire comme si, c’est défier le roi dans son apparence extérieure, c’est se poser en s’opposant. La thèse, qui prend surtout appui sur l’étude de la sculpture funéraire, montre les deux champs successifs de la revendication. A l’exemple des deux premiers comtes de Dreux, leurs ancêtres, d’origine capétienne et donc de sang royal, les ducs de Bretagne Pierre Mauclerc, m. 1250, et Jean 1er, m. 1286, ne pensent qu’à un trône royal, et par-dessus tout à celui de France, un rêve grandiose traduit par des images funéraires du pays nantais et repris quatre-vingts ans plus tard par Charles de Blois. Le lignage continue à défier l’Etat. C’est alors qu’une autre symbolique d’émancipation voit le jour, fondée sur le raccordement au lignage royal breton du Haut Moyen Age, étranger au monde capétien. Descendue du ciel, la couronne royale bretonne soutient la querelle successorale entre Bretons avant d’être un moyen d’opposition au roi de France