Thèse soutenue

Spectres de Shakespeare dans l’œuvre de Howard Barker

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Vanasay Khamphommala
Direction : Élisabeth Angel-Perez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 26/11/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches Texte et critique du texte (Paris)
Jury : Président / Présidente : Christian Biet
Examinateurs / Examinatrices : Monique Borie, Jean-Michel Déprats, Pierre Iselin

Résumé

FR  |  
EN

Howard Barker fait ses armes de dramaturge en composant en 1971 une pochade sur Henry V de Shakespeare et signe trente ans plus tard l’un de ses textes les plus aboutis avec Gertrude – The Cry, variation sur le thème d’Hamlet. À la faveur de ces réécritures et de quelques autres (notamment Seven Lears en 1989), décrire le dramaturge contemporain comme le « Shakespeare de notre époque », expression attribuée à Sarah Kane, s’est rapidement imposé comme un lieu commun, relayé tant par la presse que par la critique. Pourtant, en dépit de certaines caractéristiques communes, leurs œuvres apparaissent d’abord comme radicalement différentes, ne serait-ce qu’en raison du statut marginal que Barker occupe au sein du paysage théâtral anglais. Dès lors, si Shakespeare se manifeste dans son œuvre, ce sera sous une forme altérée, méconnaissable, transformée, autrement dit sous forme de spectres. Pourquoi l’œuvre de Barker a-t-elle suscité de façon si insistante la comparaison à celle de Shakespeare ? Et que révèle cette comparaison, non seulement de la pratique critique, mais surtout des enjeux poétiques du théâtre de Barker ? Cette étude s’efforce de répondre à ces questions en examinant d’abord les modalités d’élaboration de l’œuvre de Barker, et la manière dont celle-ci place le spectre, figure majeure du doute, au cœur de son esthétique. Elle se penche ensuite sur les critères qui ont pu justifier le rapprochement entre les deux dramaturges, notamment l’histoire et l’écriture, pour montrer que Shakespeare est toujours convoqué sur le mode paradoxal du leurre, modèle avancé pour être mieux rejeté. De la sorte, elle essaie de dégager non pas les traits que partagent les deux dramaturges, mais la manière dont Barker tente d’exorciser la présence étouffante du dramaturge élisabéthain en élaborant une poétique singulière.