L'Objet musical. Éléments pour une philosophie de l'écoute
Auteur / Autrice : | Santiago Eugenio Espinosa |
Direction : | Danielle Cohen-Levinas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 19/11/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Marc Chouvel |
Examinateurs / Examinatrices : Danielle Cohen-Levinas, Antonia Soulez, Clément Rosset, Peter Szendy |
Mots clés
Résumé
La musique est essentiellement inexpressive : elle est incapable d’exprimer quoi que ce soit (même les émotions humaines). Cette sorte de langage — l’articulation de sons dans le temps — est auto-signifiant et ne renvoie qu’à lui-même : la musique s’exprime elle-même. C’est en cela qu’elle s’apparente avec le réel, qui manque lui aussi de signification et est par là tautologique. L’écoute musicale est donc une écoute non-interprétative ; écouter la musique c’est faire attention à la musique et non à ce qu’elle est supposée véhiculer. C’est, en ce sens, une forme d’attention au réel. Aimer la musique, à son tour, c’est apprendre à faire une écoute de cette espèce. Ce que l’on apprend à aimer, c’est l’objet musical tel qu’il est, sans songer à changer la moindre virgule. Et c’est dans cette approbation inconditionnelle de l’objet que réside la joie musicale, que nous pouvons étendre à notre tour à l’approbation inconditionnelle de tous les objet qui conforment le réel, comme nous invite à faire la philosophie tragique. Nous pourrions dire que la musique est l’art tragique par excellence.