Réception de l’œuvre de Kateb Yacine dans les champs littéraire, intellectuel et éditorial parisiens de 1947 à 1958.
Auteur / Autrice : | Hakima Bennair |
Direction : | Jacques Chevrier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 18/02/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre international d'études francophones |
Jury : | Président / Présidente : Jacques Noiray |
Examinateurs / Examinatrices : Gisèle Sapiro, Guy Dugas |
Résumé
Éditer l’œuvre d’un poète « indigène », à l’heure de l’Algérie française, nécessite un changement des schèmes de perception de la société française, mais plus encore, écrire en français une œuvre qui se veut affranchie et libératrice demande un effort et sans doute un choix politique particuliers. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’œuvre de Kateb Yacine qui s’énonce dans et par l’histoire, s’inscrit dans un champ littéraire et intellectuel français en restructuration. Les maisons d’édition optent pour des stratégies éditoriales influencées par des intellectuels désireux de changer la société et créateurs de nouvelles philosophies de vie : le Personnalisme, l’Existentialisme. Des figures cristallisent cette puissance fondatrice : Mounier, Sartre, Jeanson, Senghor, Césaire, Fanon. Le rôle et l’évolution de la revue Esprit, média et réceptacle intellectuel, sont exemplaires et participent grandement à faire évoluer les politiques et la société française. Les liens qui unissent Esprit et la maison du Seuil favorisent à diffuser ces idées. La lutte anti-colonialiste, qui trouve ses sources dans les idées philosophiques et, en fin de compte, dans l’expérience de la Résistance, oriente le champ intellectuel et pousse à des positionnements intellectuels tranchés. Cette histoire conditionne la réception de son œuvre aujourd’hui. La lecture de l’œuvre, particulièrement Nedjma, se fait au carrefour d’enjeux culturels et politiques : illustration de la francophonie, reconnaissance d’une partie de la jeunesse française issue de l’immigration maghrébine. Elle apparaît dans les programmes du Français.