Thèse soutenue

Emploi informel et gestion des inégalités sociales en Chine urbaine : les politiques de promotion de « l'emploi communautaire » parmi les « groupes vulnérables » à Chengdu (2006-2009)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Amandine Monteil
Direction : Thierry Pairault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Socio-économie du développement
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

FR  |  
EN

Trois décennies de réformes ont généré d'intenses bouleversements sociaux : creusement des inégalités de revenu, mais aussi mise en contact de groupes autrefois séparés, par le biais des migrations rurales et du démantèlement du secteur public. Pourtant, les villes chinoises ne sont pas affectées par des mouvements de contestation généralisés. La thèse interroge cette stabilité en s'intéressant à la pluralité de groupes sociaux se partageant le bas de l'échelle sociale, à travers le prisme l'informalité de l'emploi. Celle-ci est abordée non seulement en tant qu'activité génératrice de revenu pour les exclus du salariat, caractérisée par une mise à l'écart de la protection du droit, mais aussi en tant que dimension essentielle de nouveaux modes de sociabilité. Les entretiens menés dans plusieurs quartiers de Chengdu et de Leshan reflètent la mise en place de nouveaux repères, de nouvelles identités, de nouvelles trajectoires individuelles et collectives et de nouvelles relations sociales, fondées sur l'exercice des petits métiers exercés dans la rue, dans de petites échoppes ou à domicile. Depuis peu, les autorités s'efforcent dc mieux réguler et contrôler cet espace social en constante redéfinition, dont les dynamiques leur échappent largement. La mise en œuvre de politiques sociales en faveur des travailleurs «flexible » et la promotion de« l'emploi communautaire» relèvent d'une telle logique. À travers l'emploi informel, c'est la redéfinition d'un contrat social qui est en jeu, tant en termes de cohésion sociale que de relations entre État et société.