Thèse soutenue

Fiscalité et enjeux de pouvoir dans le monde romain

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Auteur / Autrice : Gilles Bransbourg
Direction : Jean-Michel Carrié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Résumé

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Dans une perspective de longue durée braudélienne qui envisage l'histoire économique de l'Antiquité comme une réalité dynamique au même titre que celle du monde moderne et dans une complète indifférence par rapport au conflit modernisme-primitivisme, la thèse tente de dégager l'émergence progressive d'une philosophie et d'une économie politique du monde romain. Une économie de contribution a remplacé un système prédateur à un niveau d'échelle spatiale, de diversification et de codification jamais atteint précédemment et qui ne se retrouvera plus en Occident avant les Temps Modernes. Le partage de la rente fiscale représentait l'enjeu principal des conflits politiques agitant les différents groupes de pouvoir de la Rome impériale. Il faut donc analyser les interactions entre armées, cités pouvoir central, grands propriétaires et, pour finir, églises. Dans la mesure où ce partage a été de plus en plus médiatisé par la monnaie, histoire monétaire et choix fiscaux sont intimement liés. Ce travail aboutit à des résultats numériques et dynamiques portant sur l'évolution de la masse monétaire, les taux de prélèvement fiscal et le budget impérial. La comparaison entre ces deux derniers éléments impliquerait une population de l'Empire vivant à la limite du seuil de survie. Or cela est tout à fait contraire à notre estimation du niveau de prospérité générale. En réalité, les modes de rétention de la ressource fiscale dans les provinces ne sont jamais évoquées. Les sources anciennes confondent prélèvements et dépenses publiques de l'État central. Les enjeux de l'économie politique se concentrent alors sur le partage de cette "matière noire" entre les acteurs du pouvoir