Thèse soutenue

Mutations socio-agro-spatiales et mode de gouvernance de l'eau dans les oasis "périurbaines" du gouvernorat de Gabès (Sud-est tunisien) : de la raréfaction d'une ressource à la crise d'un patrimoine

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Auteur / Autrice : Slaheddine Abdedaïem
Direction : Frédéric Landy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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La présente thèse porte sur la problématique de l’eau d’irrigation dans les oasis périurbaines du gouvernorat de Gabès. Elle cherche à mettre en évidence, par un recours ponctuel au passé, les liens existant entre la raréfaction de l'eau, -les grandes mutations sociales, -le mode de gestion de cette ressource, - et la recomposition du système agricole oasien. Localisés sur un littoral de plus en plus attractif, côtoyant des agglomérations grandissantes, les espaces ruraux oasiens sont entrainés dans une dynamique d’urbanisation et de concentration humaine qui les soumet à des pressions et à des logiques de plus en plus variées, voire contradictoires. Notre travail met en avant les dynamiques en cours ainsi que la diversité socio-agro-spatiale au sein des oasis de Gabès. Il montre que le recul flagrant de l’activité agricole, illustré par l’abandon ou la reconversion en terrain bâti de plusieurs parcelles, n’a pas empêché l’apparition de nouvelles stratégies d’adaptation au nouveau contexte urbain, économique et social. L’identification des divers intervenants qui prennent part à la gestion de l’eau sur la scène locale, de leurs logiques et des nouvelles modalités de gouvernance de la ressource en eau qui se mettent en place en rapport avec les choix sociaux, économiques et politiques du pays ("décentralisation", "désengagement" "privatisation", "participation", etc. ) permet de mieux saisir la nature et la taille des enjeux sociaux, économiques et politiques posés. Nos conclusions dévoilent que le manque d’eau dans les oasis n’est pas uniquement physique et qu’il s’explique essentiellement par l’intensification des usages de la ressource comme par son mode de gouvernance. Les groupements d’intérêt collectif (GIC), structures sociales créées par l’Etat et censées assurer une gestion raisonnée et équitable de l’eau, sont à l’origine de raréfaction, de gaspillage économique, d’endettement et d’hiérarchisation des usagers. Notre proposition va dans le sens d’un développement durable des oasis périurbaines, conçues non seulement comme un espace agricole périurbain mais surtout comme un patrimoine multifonctionnel où s’enchevêtrent l’environnemental, l’économique, le social et le culturel.