Thèse soutenue

Port-Royal et saint Bernard de Clairvaux (1608-1709)

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Auteur / Autrice : Simon Icard
Direction : Daniel-Odon Hurel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 17/10/2009
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELLF 17e-18e (1967-2013)
Jury : Président / Présidente : Christian Belin
Examinateurs / Examinatrices : Daniel-Odon Hurel, Jean-Louis Chrétien, Laurent Thirouin

Résumé

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À Port-Royal, saint Bernard est considéré comme le « père » de la communauté cistercienne et comme « le dernier des Pères de l’Église », confirmant la doctrine de saint Augustin, « le plus grand des Pères ». L’étude de la source bernardine permet de comprendre l’unité de Port-Royal, notamment le lien entre vie monastique et augustinisme. Au XVIIe siècle, la postérité bernardine est portée par une tradition de vie (les réformes cisterciennes) et par une tradition écrite (la constitution, la traduction et la promotion de l’œuvre authentique de l’abbé de Clairvaux). Saint Bernard est l’une des effigies du catholicisme classique, forgée par Saint-Cyran et diffusée par Le Maistre. Avec la synthèse de Saint-Cyran, le « père » des religieuses de Port-Royal devient le modèle universel d’une réforme théologique et morale. Port-Royal se rassemble dans la tentative de retrouver l’unité brisée de la pensée et de la vie chrétiennes en revenant aux sources de la foi. Sur des sujets très divers (grâce et libre arbitre, amour de soi et amour de Dieu, l’obéissance, l’oraison, l’exégèse biblique, le socratisme chrétien), l’interprétation de l’œuvre bernardine est un révélateur de l’augustinisme de Port-Royal. Ainsi apparaissent deux ruptures capitales dans la tradition issue des Pères : d’une part, l’exégèse des moines médiévaux, fondée sur la théorie patristique du dévoilement des allégories et sur la manducation de la Parole de Dieu, est un modèle subverti et contesté ; d’autre part, la conception des rapports entre nature et grâce connaît une évolution décisive, défenseurs et adversaires de Jansénius lisant le corpus patristique avec des concepts identiques mais étrangers aux Pères.