Thèse soutenue

Inversion géoacoustique passive à partir des bruits rayonnés par les navires

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Auteur / Autrice : Simon Vallez
Direction : Ali Khenchaf
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Traitement du signal et des images
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé, information-communication et mathématiques, matière (Brest, Finistère)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire E3I2 - Extraction et exploitation de l'information en environnements incertains (Brest, Finistère)
autre partenaire : École nationale supérieure des ingénieurs des études et techniques d'armement (1971-2010)

Résumé

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L’inversion géoacoustique peut se définir comme un procédé permettant d’obtenir une image du milieu océanique par l’utilisation des ondes acoustiques. Entre un couple émetteur-récepteur, on fait transiter un signal dont les distorsions mesurées permettent de remonter par inversion, aux caractéristiques physiques de l’environnement. Toutefois, l’émission active d’un signal dans le milieu, en plus d’interdire toute discrétion dans le cadre d’applications militaires, peut s’avérer très dangereuse pour la faune marine. Mes travaux de thèse proposent donc d’utiliser les bruits basses fréquences émis par les navires transitant en eaux peu profondes afin de réaliser l’inversion géoacoustique à partir d’un nombre restreint de capteurs. En l’occurrence, on cherche à exploiter le mouvement du navire, qui fournit une diversité spatiale intéressante, afin d’estimer les propriétés aussi bien du fond océanique (propriétés des couches sédimentaires) que de la colonne d’eau (profil de célérité). L’étude proposée s’articule autour de deux axes : la formulation du problème directe et l’inversion à proprement parler. On s’applique à traiter les deux composantes du bruit de navire, à savoir les raies spectrales et le bruit large bande qui conduisent à deux familles de modèles et d’algorithmes d’inversion. L’étude du modèle direct servira à identifier quels sont les paramètres pertinents à extraire des mesures, à savoir les courbes de dispersion absolues si on utilise les raies spectrales et les courbes de dispersion relatives du canal si on utilise le bruit large bande. Après avoir démontré que ces paramètres contiennent suffisamment d’informations pour opérer l’inversion des paramètres de l’environnement, nous proposons plusieurs approches pour les extraire des mesures. Pour ce faire, le mouvement du navire ainsi que les phénomènes de dispersion modale sont exploités aussi bien pour les raies spectrales émises par les navires que pour le bruit large bande émis par ces derniers. En l’occurrence pour le bruit large bande, on exploite le phénomène d’interférences entre modes (BathTub Effect) lié aux propriétés de la propagation ainsi qu’au mouvement du navire qui permet de construire une représentation de l’évolution des différences entre nombres d’onde en fonction de la fréquence. Quant aux raies spectrales, on exploite la modulation doppler qui permet de séparer les différents modes, on propose ainsi plusieurs approches permettant d’estimer les nombres d’onde du canal. Une fois les observables pertinents estimés, leur inversion est opérée par optimisation d’une fonction coût comparants ces derniers à ceux fournis par les modèles de propagation océanique. Finalement nos procédés d’inversion géoacoustique sont testés et validés via la quantification de leurs performances sur données synthétiques réalistes et sur données réelles issues de 3 campagnes expérimentales allant du très petits fonds (15 m) aux petits fonds (135 et 300m).