La politique française à l'égard d'israël, 1946-1959
Auteur / Autrice : | Frédérique Schillo |
Direction : | Maurice Vaïsse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
Cette thèse analyse la construction de la politique française à l’égard d’Israël de l’installation des sionistes à Paris en 1946 à la création de l’Etat hébreu en 1948, puis sa transformation en une alliance militaire jusqu’à l’avènement de la Ve République. Etudiant les relations bilatérales dans une perspective globale, elle s’intéresse aux représentations, souligne le contraste entre une opinion ouverte à Israël et la diplomatie qui l’exclut de sa géostratégie au Levant, met en lumière le poids des décideurs dans le rapprochement militaire et s���interroge sur Israël comme allié occasionnel. La France adopte sur la question de Palestine une attitude de neutralité intenable en raison du consensus américano-soviétique. Après la création de l’Etat d’Israël, elle doit composer avec des intérêts nationaux qui dessinent une triple identité : Fille aînée de l’Eglise, Puissance méditerranéenne, humaniste et résistante. La réconciliation est imposée de l’extérieur : la France reconnaît Israël de facto le 24 janvier 1949 pour s’aligner sur Washington, puis de jure le 20 mai après que les armistices israélo-arabes lui aient permis de reprendre pied au Levant. La coopération militaire se renforce dans la lutte contre Nasser, soupçonné d’alimenter la rébellion algérienne. Deux phénomènes s’accélèrent sous le gouvernement Mollet : la diplomatie du secret et la diplomatie en uniforme. Paris parraine une guerre israélienne contre l’Egypte puis en fait le prétexte au déclenchement de l’opération franco-britannique. Après la guerre de Suez, un mouvement d’amitié emporte les deux peuples. Mais à son retour, de Gaulle renoue avec la stratégie levantine et normalise les relations avec Israël.