Thèse soutenue

Polymorphisme de couleur et stratégies alternatives chez les femelles du lézard vivipare

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Elodie Vercken
Direction : Jean Clobert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 6

Résumé

FR

Un polymorphisme est défini par la coexistence au sein d’une population de variants phénotypiques discrets pour un caractère donné. Dans la plupart des cas, de nombreux traits morphologiques, physiologiques ou comportementaux sont corrélés au caractère polymorphe, qui devient alors le marqueur d’un syndrome phénotypique particulier, ou stratégie alternative. Chez le lézard vivipare, les femelles montrent un polymorphisme de couleur ventrale, celle-ci pouvant être jaune, orange ou mixte (mélange de jaune et d’orange). Chez cette espèce, les conditions écologiques sont favorables à l’évolution de stratégies alternatives, qui pourraient être signalées par le polymorphisme de couleur ventrale. Au cours de cette thèse, j’ai cherché à tester cette hypothèse, en caractérisant les différences morphologiques, comportementales, et d’histoire de vie entre les morphes de couleur. Il semble que les couleurs ventrales soient corrélées à des syndromes phénotypiques complexes, définissant des stratégies alternatives. J’ai également cherché à identifier le mécanisme sélectif permettant le maintien de ce polymorphisme dans les populations naturelles, en étudiant les effets d’une manipulation de la fréquence des morphes sur la fitness des individus. Sous l’hypothèse d’un déterminisme génétique simple de la couleur ventrale, les femelles hétérozygotes (couleur mixte) bénéficieraient d’un avantage sélectif dans certains contextes sociaux, ce qui permettrait le maintien du polymorphisme dans un environnement spatialement hétérogène. Les exemples de stratégies alternatives chez les femelles restent rares, et cette étude confirme l’importance de la compétition sociale dans l’évolution de ces stratégies. Dans un contexte phylogénétique, la similarité des résultats obtenus chez le lézard vivipare avec le système du lézard à flancs tachetés, Uta stansburiana, souligne également la généralité des processus à l’origine de l’évolution des stratégies alternatives, aussi bien chez les femelles que chez les mâles, et ouvre des perspectives à plus large échelle sur les conséquences des polymorphismes de stratégies sur la dynamique des populations.