Thèse soutenue

Ajustements posturaux réactionnels suite à une perturbation mécanique médio-latérale : facteur inertiel, influence visuelle et rôle de la raideur sur la détermination des stratégies articulaires

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Auteur / Autrice : Olivier Gorgy
Direction : Jean-Louis Vercher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du mouvement humain
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université d'Aix-Marseille II. Faculté des Sciences du sport

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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En vue d’étudier les ajustements posturaux réactionnels (APR) latéraux nous avons développé un paradigme de perturbation utilisant une translation latérale inattendue courte et soudaine de la surface d’appui. Les sujets debout, pieds alignés (i. E. Posture en tandem), devaient maintenir leur posture verticale après la translation sans changer la position de leurs pieds ni de leurs bras. Une première étude a montré, suite à la perturbation, l’existence d’un déplacement passif latéral du centre de masse (CM) antérieur au déplacement latéral du centre de pression (CP) et antérieur également à l’activité électromyographique. Cette observation suggère l’existence d’une composante inertielle induite par la translation de la surface de support. Cette composante influencerait la réponse posturale (le déplacement latéral précoce du CP en direction opposée à la translation, ainsi que son déplacement antéropostérieur). La vision influencerait quant à elle le déplacement latéral plus tardif du CP (direction de la translation). Pourtant, même si la vision intervient dans la réaction d’équilibration elle n’influence pas la régulation posturale durant toute la durée de la tâche, ce qui suggère une discontinuité des processus de contrôle visuel dans une tâche réactionnelle. Néanmoins, la vision réduit l’amplitude de déplacement du tronc, et l’amplitude de déplacement du bassin est réduite par l’intensité de la perturbation. Une deuxième étude a montré que la translation latérale de la surface d’appui pouvait ou non créer une dissociation des déplacements latéraux des centres de masse (CM) de la partie haute (au dessus du bassin) et basse du corps (en dessous du bassin). Utilisant la phase relative de ces déplacements, nous avons défini trois types de stratégies articulaires (cheville, hanche et combinée). Ainsi, nous avons montré que l’intensité de la perturbation ainsi que la vision influençaient la fréquence d’apparition d’une stratégie par rapport à une autre. De plus, les participants ont montré, suivant la translation latérale, un déplacement du corps en direction A/P (déplacement du CM, du CP et activités musculaires des jambes et du tronc). La latence de déplacement du CP en direction A/P étant plus courte que celle du déplacement latéral cela signifie que les participants utilisent le plan d’appui le plus large comme stratégie de conservation de l’équilibre postural médio-latéral. Afin de réguler leur équilibre, les participants montrent des réponses musculaires réflexes et automatiques (jambes et tronc), et une réponse fonctionnelle à longue latence (jambes). Contrairement à ce qui était attendu, l’absence de vision diminue l’activité phasique des muscles antagonistes des jambes ceci pourrait donc permettre au système de contrôle postural d’évaluer plus efficacement le moment de force exercé à partir des chevilles. Une troisième étude a montré qu’un groupe de pratiquants d’arts martiaux chinois internes (MA) révélait un contrôle postural plus performant (réduction des déplacements du CM et du CP) que celui d’un groupe de sportifs juniors et seniors, et d’un groupe de non sportifs, sans montrer une organisation temporelle neuromusculaire différente. De plus, le groupe MA a utilisé préférentiellement la stratégie de cheville, surtout en l’absence de vision, et a montré une tendance à utiliser une raideur articulaire plus importante, avec ou sans vision. Ces résultats suggèrent que le système postural pourrait bénéficier, afin de répondre à une perturbation externe, d’un système de réglage de la raideur articulaire qui serait implémenté par des entrées somatosensorielles, renseignant sur l’effet mécanique de la perturbation sur la posture. Ainsi ce système d’ajustement de la raideur pourrait permettre de fournir un processus de réglage en ligne de la posture, et ainsi serait le principal responsable du maintien de la géométrie corporelle et de l’équilibre postural dans une situation de perturbation.