Thèse soutenue

Biologie des populations du corail rouge Corallium rubrum (L. 1758) de Méditerranée nord-occidentale

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Auteur / Autrice : Oriol Torrents
Direction : Jean Vacelet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biosciences de l'environnement, chimie et santé
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Océanologie (Marseille)

Mots clés

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Résumé

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Le corail rouge de Méditerranée Corallium rubrum (L. 1758) est un octocoralliaire colonial sessile à longue durée de vie (> 100 ans) qui possède un squelette calcaire arborescent de couleur rouge. Le corail rouge est une espèce emblématique de Méditerranée parce qu’il a été récolté depuis l’antiquité pour l’utilisation de son squelette calcaire en bijouterie et ornementation. Les principales sources de mortalité de cette espèce sont les récoltes humaines et les événements de mortalité massive causés par des anomalies thermiques positives. Les principales conséquences de ces mortalités ont été la diminution de l’abondance des populations et de la taille moyenne des colonies. Malgré sa renommée, la biologie et l’écologie du corail rouge sont encore mal connues et leur connaissance s’avère indispensable pour une bonne gestion de populations. Les principaux objectifs de cette thèse ont été d’améliorer la connaissance globale de la biologie et écologie de cette espèce en étudiant des populations de côtes françaises méditerranéennes et d’apporter des données nécessaires pour les gestionnaires. Cette thèse a été dédiée à l’étude de paramètres essentiels de son cycle de vie comme la croissance et la biologie de la reproduction sur un grand nombre de populations (17 au total, réparties entre les côtes rocheuses près de Marseille et la Réserve naturelle de Scandola située à l’ouest de la Corse). Elle a aussi été le cadre de la première étude expérimentale sur la thermotolérance du corail rouge. Le corail rouge présente un taux moyen de croissance en diamètre de 0,15 mm par an. Malgré le grand nombre de colonies étudiées, les taux de croissance semblent être du même ordre de grandeur quel que soit l’habitat : intérieur ou extérieur des grottes, 20 ou 40 mètres de profondeur, les côtes de Calanques ou les côtes de l'ouest de la Corse. Par contre, la fécondité (nombre de gonades par polype), étudiée sur ces mêmes populations, semble être influencée par l’habitat. Ainsi, les populations de corail rouge localisées à l’intérieur des grottes montrent une fécondité significativement inférieure à celle des populations situées à l’extérieur des grottes. Cependant, aucune différence significative n’a pas été trouvée pour la fécondité entre populations situées à des profondeurs contrastées (18 – 22 m vs 39 – 42 m). L’étude de la biologie de la reproduction de l’espèce a été complétée par des travaux sur le cycle reproducteur, sur le sex–ratio qui semble être 1:1, sur la taille à la première reproduction située à moins de 3 cm de hauteur correspondant à 7 – 10 ans, sur la différence de maturité des gonades en profondeur, sur la variabilité annuelle de la fécondité qui s’avère être faible sur 3 ans et finalement sur les effet de l’anomalie thermique positive de l’été 2003 sur la reproduction. Finalement, des expérimentations sur la thermotolérance en aquarium ont été realisées sur deux populations provenant de profondeurs très contrastées (11 – 14 m vs 39 – 42 m). Ainsi, le seuil maximal de résistance a été trouvé aux alentours de 25 °C, température à laquelle les colonies commencent à se nécroser après 10 – 15 jours d’exposition. L’augmentation de la température de l’eau de mer affecte aussi la calcification et l’activité des polypes. La population peu profonde a montré une résistance plus élevée aux augmentations de température et ceci pour les trois variables de réponse étudiées. En conclusion, ce travail a permis d’avancer sur la compréhension de la dynamique de population du corail rouge. Les résultats seront essentiels pour le développement de modèles de dynamique de populations et également, ils faciliteront les recherches sur les facteurs environnementaux et/ou génétiques qui modulent la réponse des populations face au changement global. Finalement, ces nouvelles connaissances aideront au développement et à l’amélioration des plans de gestion et de conservation du corail rouge.