La narration au passé simple : une évolution linguistique et stylistique
Auteur / Autrice : | Nadine Brun |
Direction : | Pierre Cahné |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues françaises et comparée |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Nous sommes partie à notre tour — après tant d’autres, dont nous tâchons aussi de rendre compte — des « Relations de temps dans le verbe français » de Benveniste : s’il faut décrire avec plus d’exhaustivité et de précision qu’il ne le fait les contextes où le passé simple peut s’employer, s’il faut redéfinir notamment l’« histoire » comme un milieu simplement privé d’adverbes temporels déictiques, seul l’article de Benveniste permet de comprendre le processus de spécialisation du passé simple à ces seuls contextes qui s’est opéré dans l’évolution du français. Nous avons alors cherché comment se comporte le passé simple dans le contexte privilégié de l’« histoire » : nous sommes passée par l’étude séparée de l’adverbe temporel, du temps verbal, puis par l’examen de leur corrélation dans la proposition, et de l’aspect verbal, défini en fin de compte comme la relation, dans la forme verbale, entre l’événement et le moment exprimé, pour pouvoir décrire la chaîne narrative, d’une proposition à la suivante — spécialement, la progression narrative par propositions successives employant un même tiroir verbal. Ce long détour permet enfin de montrer la spécificité de l’« histoire » au passé simple, son fonctionnement de milieu clos aux relations d’ordre renforcées, et d’en débusquer le caractère fondamentalement fictif, qu’elle affiche et revendique comme tel : l’évolution linguistique du passé simple se prolonge en évolution stylistique, par spécialisation de genres narratifs distincts, officiels ou intimes, avant les dénonciations littéraires d’un conformisme du récit.