Thèse soutenue

Elites municipales, corporations et pouvoirs à Dunkerque au XVIIIe siècle

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Agathe Leyssens
Direction : Philippe Guignet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Lille 3

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Port récemment rattaché à la France, Dunkerque est une ville dominée économiquement et politiquement par les négociants. Malgré l'apparente abondance des patronymes, la réalité du pouvoir municipal reste concentrée au sein de quelques constellations familiales telles que les Tugghe, Taverne, Coppens, etc. Pour assujettir la ville à l'autorité française, l'intendant doit, dans un premier temps, mettre en opposition ces familles patriciennes, s'attacher la fidélité des clans locaux. En réduisant leur influence, il permet l'émergence de nouveaux clans dépendant totalement de sa faveur. Tâche délicate d'autant que la vie de la cité dépend de l'activité portuaire. Les aléas des guerres menacent, non seulement, la fortune des élites dunkerquoises mais, également, la survie de tout un petit peuple urbain. Les corporations laissent entr'apercevoir une partie de ce monde dominé. Favorisées au début du XVIIIe sièvle, les guildes dunkerquoises, tout comme leurs homologues françaises ou des Pays-Bas autrichiens, subissent ensuite les attaques du libéralisme. Les jurandes ne se réduisent pas à l'aspect économique. Elles sont des lieux de sociabilité et de socialisation, nécessaires dans une cité à la croissance démographique particulièrement forte. Loin d'être des castes, les confréries sont aussi des tremplins pour certaines familles. La période révolutionnaire bouleverse progressivement le jeu politique local. L'apparent maintien de la domination des négociants ne peut occulter la manifestation d'un mécontentement populaire. Nombre de négociants ayant participé à la gestion municipale sous l'Ancien Régime sont, ensuite, inquiétés sous la Terreur. La misère due à l'effondrement de l'activité maritime, la disparition du cadre corporatif, évitent "une lutte des classes". Au gré des coups d'état, le Directoire ramène, à la tête de la cité, d'anciens notables et maintient des hommes très actifs pendant la Terreur. Le coup d'état de Brumaire confirme l'importance des notables liés au monde du négoce