Thèse soutenue

La désillusion romanesque : romantisme et métalittérature

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Auteur / Autrice : Florent Mathieu
Direction : Chantal Massol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015)

Résumé

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Ce travail a pour objectif de traiter la notion de désillusion romanesque au sein d'un certain nombre d'ouvrages romantiques. Par désillusion romanesque, nous entendons un mouvement littéraire tendant à contrer les principes et techniques de l'illusion romanesque, mais aussi les autres méthodes romanesques plus classiques, afin de dénoncer le caractère arbitraire et fictif, en somme la littérarité, du roman même. Ce désir de métalittérature démonstrative semble motivé au sein de la période romantique par une volonté de moquer et de contrer le donquichottisme qui s'est emparé de toute une génération de jeunes gens fascinés par la lecture des grands standards du romantisme européen. De fait, Don Quichotte demeure un modèle important pour grand nombre des auteurs pratiquant la désillusion romanesque, et ce avec d'autant plus de force que la désillusion romanesque s'inscrit dans une longue tradition de l'anti-roman ou du récit excentrique, dont le texte de Cervantès est sans conteste l'un des principaux initiateurs. En jouant sur le registre de la parodie ou de la satire, en détournant les outils conventionnels de la narration, en impliquant moralement le lecteur dans la découverte de l'objet romanesque ou en se livrant à une subversion véritable du langage, nombre d’auteurs romantiques veulent contrer la crédulité supposée d'un lecteur, et ne mettre en avant que le caractère fictif et artistique de leurs œuvres, revendiquant le roman comme genre faux mais néanmoins respectable. Par là même, la désillusion romanesque illustre l'accession de la littérature à la modernité par le biais du mouvement et de la sensibilité romantique.