Thèse soutenue

"Clementia" : recherches sur la notion de clémence à Rome, des origines à la fin des Julio-claudiens

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Guillaume Flamerie de Lachapelle
Direction : Sylvie Franchet d'Espèrey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail retrace l'évolution de la notion de "clementia" à Rome, de ses origines à la théorisation dont elle est l'objet dans le "De Clementia" de Sénèque. Une étude de vocabulaire illustre d'abord les idées variées, de la douceur au pardon que peut recouvrir le mot "clementia", tout en précisant les traits caractéristiques qui le distinguent d'autres termes dont le sens est proche. Un examen des origines de la "clementia romana" montre qu'elle est tenue depuis toujours pour une vertu ancestrale à Rome et qu'elle est propre à l'ensemble de la communauté civique : de ce point de vue, l'apport héllénique semble marginal. Relevant, à l'e��gard des hostes , d'une éthique qui exclut la pure générosité aussi bien que simple calcul, elle est généralement liée à la "deditio in fidem". Elle s'exerce difficilement dans un cadre interne à la cité à cause de la rigidité du cadre institutionnel. La troisième partie est consacrée à l'émergence de la "clementia" comme vertu impériale, favorisée par des facteurs philosophiques et sociaux. César, aprés avoir présenté sa clémence comme une qualité démocratique, s'oriente de plus en plus vers une usage monarchique de celle-ci. Auguste revient au contraire à une clémence qui se veut républicaine et respectueuse des lois, même si les oeuvres littéraires de son temps témoignent que sa "clementia" est perçue de plusieurs façons différentes. Tibère s'inscrit dans la continuité d'Auguste, mais Caligula et Claude suivent des orientations divergentes. Sénèque, dans le "De Clementia", s'efforce de fonder la "clementia" sur des bases nouvelles, mais son élève est incapable de suivre ses leçons.