Défauts héréditaires des cellules NK chez l'homme
Auteur / Autrice : | Céline Eidenschenk |
Direction : | Jean-Laurent Casanova |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génétique humaine |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les cellules Natural Killer (NK) représentent quantitativement la troisième population lymphocytaire dans le sang périphérique. Ces cellules participent, chez la souris, à la première ligne de défense contre le développement des tumeurs et d'un large spectre d'infections, notamment virales. Chez l'homme, les cellules NK sont également impliquées dans l'immunité antivirale. Cependant, l'absence de patients présentant une absence héréditaire et spécifique de cellules NK ne permet pas d'établir que les cellules NK jouent un rôle indispensable (non redondant) dans l'immunité antivirale. Nous décrivons ici les trois premières formes familiales de défaut des cellules NK chez l'homme. Dans une première famille, deux soeurs présentent un phénotype complexe associant un retard de croissance intrautérin à une absence de cellules NK, de cellules NK-T et un nombre diminué de PMNs. L'aînée est décédée d'une infection CMV à 18 mois alors que la cadette est en bonne santé à 7 ans. Les populations lymphocytaires de cette dernière sont excessivement apoptotiques et ses lymphocytes T activés présentent un défaut de réponse aux facteurs de survie que sont l'IL-2 et l'IL-15. Ce phénotype cellulaire est probablement la cause de l'absence de cellules NK. Au sein de la seconde famille, quatre enfants présentent une réduction du nombre de cellules NK. Un des patients a développé un lymphome à l'EBV et deux autres enfants ont présenté des infections pulmonaires probablement virales. Cette famille étant hautement consanguine, nous avons entrepris un tour du génome et identifié une liaison entre l'absence de cellules NK et la région centromérique du chromosome 8. Enfin, une enfant d'une troisième famille présente une absence de cellules NK, diagnostiquée dans les suites d'une infection au VZV d'issue fatale, à l'âge de deux ans. Le jeune âge de la patiente ainsi que la consanguinité parentale suggèrent une origine génétique. Nous avons donc décrit les trois premières formes héréditaires de défaut des lymphocytes NK. Nous avons également identifié le premier phénotype cellulaire et la première région chromosomique associés à ce déficit. Les patients des ces trois familles ont développé des infections graves par des virus de la famille des herpès virus, suggérant que les cellules NK chez l'homme, jouent un rôle indispensable (non redondant) vis-à-vis des infections virales, notamment herpétiques.