Thèse soutenue

De l'énigme du deuil à l'œuvre de sépulture : psychopathologie de la disparition

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Auteur / Autrice : Laurie Laufer
Direction : Sylvie Le Poulichet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres, sciences humaines et sociales
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le traumatisme de la perte a crée une hémorragie telle que la mémoire, le temps et l'image ont disparu. Freud a posé le deuil comme une énigme. Comment faire le deuil de ceux dont on ne se souvient pas ? Peut-on faire le deuil d'une ombre ? L'amnésie traumatique serait-elle une identification psychique au disparu ? La clinique du deuil procède d'une ouverture de la mémoire, une ouverture d'images. Le fantôme, dans l'expérience du deuil, n'aurait-il pas alors fonction de fiction hallucinatoire, de matière à refigurer les contours de la disparition afin qu'apparaissent les formes du disparu ? La clinique du deuil serait alors une fabrique de l'hallucinatoire. Une histoire de survivance, une survivance de l'histoire. Le fantôme est d'abord une construction psychique qui a une fonction d'élaboration et d'animation d'une forme. Le travail du deuil serait alors un temps de réanimation des fantômes, un temps marqué par les fossiles en mouvement qui permettrait de tracer les contours du lieu de sépulture L'œuvre de sépulture dessine un lieu où les mouvements de la vie psychique sont désormais possibles. Elle donne à la pierre tombale un regard et une voix. Elle engendre un lieu psychique qui transforme autant le mort que le vivant. Le travail du deuil serait-il alors pour l'analyste de créer les conditions de possibilité, par le transfert et dans le transfert, pour fabriquer des images qui ouvrent à la parole du deuil, parole érotique, violente, comique ? L'énigme du deuil serait alors jeu de deuil.