Ibn Ḥanbal entre traditionnisme et droit légal : étude sur le statut d'un juriste à l'ombre de l'ascèse
Auteur / Autrice : | Lahcen Daaif |
Direction : | Abdelali Elamrani-Jamal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue, civilisation et société orientales |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En se défendant lui-même de vouloir fonder une école juridique, Ibn Ḥanbal, que ses partisans présentaient comme un mugtahid indépendant, recommandait en même temps à ses disciples de ne se reporter qu'au Texte, seul havre du salut, à savoir, le Coran, le ḥadîṯ et l'aṯar des Compagnons. Si d'une part la question de son statut de juriste ne s'était pas posée de son vivant, il faut dire que de l'autre sa réputation d'imam traditionniste et d'ascète était bien établie. Mais avec la parution de l'ouvrage ihtilâf al-fuqahâ' de Ṭabarî, la polémique sur ses compétences juridiques allait être relancée d'une manière plus officielle, à l'intérieur des centres d'enseignement religieux. A la suite de celui-ci, nombreux sont les juristes qui n'en ont pas tenu compte, comme faqîh, dans leurs œuvres. Tout en traitant de la question du droit légal chez Ibn Ḥanbal, et outre qu'elle passe en revue l'ensemble des juristes fondateurs d'école juridique sunnite ainsi qu'une bonne majorité de positions adoptées par les fuqahâ' qui ont représenté ces écoles ultérieurement, y compris le ḥanbalisme, cette étude tend surtout à relier le problème du statut d'Ibn Ḥanbal à l'ascèse (zuhd). Elle tente de dresser d'Ibn Ḥanbal, à travers les valeurs d'ordre ascétique qui ont ponctué sa conduite, le portrait d'un savant traditionniste adepte d'un renoncement qui a fini par avoir raison de sa pensée juridique.